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Diapason # 460 (06/1999)
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Harmonia Mundi
HMG508396/97



Code-barres / Barcode: 3149020839614


(CD 1 - version 1999)

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jean-Luc Macia

Un disque idéal (et généreusement garni) pour prendre la mesure de l'art orchestral de Telemann dans une interprétation de toute beauté. A preuve, la seule oeuvre déjà enregistrée, l'Alster Ouvertüre avec son turbulent quatuor de cors : la lecture de l'orchestre berlinois surclasse par sa verdeur sonore, sa vigueur rythmique, son sens de l'image (le pittoresque carillon hambourgeois, les irrésistibles coassements des grenouilles) les quatre versions précédentes, à savoir Kehr (Turnabout), Haenchen (Berlin Classic), Pickett (Decca) et même Standage (Chandos), le meilleur jusqu'ici. Les autres pages, toutes des premières discographiques, nous font aller de surprises en découvertes, confirmant le talent versatile et inventif de Telemann.

 

Passons peut‑être sur la très haendélienne ouverture pour l'un des multiples oratorios consacrés aux fêtes de l'Amirauté de Hambourg, en l'occurrence celles de 1723, qui donne surtout envie de connaître l'intégralité de l'ouvrage. Mais quelle imagination déploie le compositeur dans « La Musette », délicieuse suite pour cordes survolant les danses des cours européennes : Napolitaine, Polonaise, Murky (étrange et sans doute magyare), Menuet et une Musette où les archets imitent avec bonheur la vièle à roue et qui a donné son surnom à la partition. On retrouve quatre cors évidemment dans « La Chasse », mais seulement accompagnés par deux hautbois et un basson, sans continuo, au gré de quelques danses agrestes et d'un Plaisir final plus poétique que voluptueux. Enfin, la suite dite « tragi‑comique » alterne, après une tonitruante ouverture à la métrique torturée, trois mouvements décrivant une maladie avec trois autres proposant, à grand renfort de trompettes, des remèdes inattendus: au podagre est prescrit la poste et la danse l'hippocondre a droit à la marche (« une souffrance héroïque », précise le manuscrit !) et enfin le petit-maître (drôle de malade ... ) se voit conseiller des furies et une « petite‑maison », autrement dit le bordel... Dans ces pages bigarrées et si contrastées, l'Akademie für alte Musik Berlin déploie le faste de ses sonorités, le tranchant de ses tempos, l'humour de son discours. Bien sûr, il ne s'agit pas là de partitions immortelles, mais ce disque n'en paraîtra pas moins étourdissant à tous les amateurs de musique baroque.

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