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Goldberg Magazine # 20 (09/2002)
Goldberg a cessé de publier avec le # 54
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Goldberg is no longer available. # 54 was the last issue.

Harmonia Mundi
HMY2921282/84




Code-barres / Barcode : 3149020128251

 

 



Cet enregistrement de l'opéra de Jason et Médée de Cavalli a suivi les représentations du Festival d'Innsbruck, un courageux effort, qui est parvenu à faire revivre un des opéras vénitiens du XVII, siècle les plus importants. Comme il en a coutume avec l'opéra ancien, l'approche de René Jacobs est loin d'être celle d'un puriste, bien que le résultat en soit moins dramatique et regrettable que celle de Garrido. Le continuo est moins flamboyant (bien que la harpe constitue un anachronisme), mais l'ajout systématique de flûtes à bec aux cordes va à l'encontre du but plus subtil de celles-ci et Jacobs n'a pu résister à étoffer la texture des cordes dans certains airs ni à inverser l'ordre de deux scènes à la fin de l'Acte II.

 

Les chanteurs sont en règle générale satisfaisants, mais souffrent d'un manque de projection du texte et de caractérisation vocale. L’exception la plus notable est celle de Dominique Visse dans le rôle de Delfa, la vieille nurse de Médée, portrait outré que l'on pourra trouver exagéré ; Gianpaolo Fagotto en fait lui aussi beaucoup dans le rôle comique de Demo, le nain bègue. La Médée de Gloria Banditelli est chantée avec force, mais elle n'a pas encore la discipline et le caractère dont elle fait preuve dans le rôle de Pénélope. Je soupçonne Michael Chance de n'avoir eu à l'époque que peu d'expérience de la scène, c'est du moins ce que peut faire penser son interprétation du rôle de Jason, certes compétente. mais unidimensionnelle. Dubosc campe une Hypsipyle touchante qui prend une stature réellement tragique dans l'air déchirant de l'Acte Il « Speranze fuggite », une réponse aux moqueries cruelles de Jason et Médée. Agnès Mellon, qui nous donne une Alinda délicieusement mutine et un Cupidon enchanteur, sort elle aussi du lot. Ce n'est certes en aucun cas un enregistrement parfait, mais il n'en rend néanmoins pas moins justice à un opéra à facettes multiples qui garde son caractère de divertissement.

 

Brian Robins

 

This recording of Cavall’s Jason and Medea opera followed in the wake of  perrformances given at the Innsbruck FIstival, a brave and largely successful effort to revive one of the most influential of seventeenth century Venetian operas. As is his wont with earlly opera, René jacobs' approach is far from purist, though less dramatically and damagingly so than that of Garrido The continuo group is less flamboyantly constituted (although the harp is anachronistic), but the persistent addition of recorders to the string ensemble works against their more subtle purpose and Jacobs was unable to resist filling out the string texture in some arias or the temptation to change the order of two scenes at the end of Act 2.

 

The singing is generally satisfactory, but suffers overall from weak projection of the text and vocal characterisation. One notable exception is Visse's camped‑up portrayal of the Medea's old nurse Delfa, which some might find over‑acted, while Fagotte also makes much of the comic role of the stuttering dwarf Demo. Banditelli's Medea is strongly sung, but her singing had yet to attain the discipline and character she displays as Penelope. I suspect that Chance had little stage experience at this time; certainly his capable, but one‑dinensional Giasone suggests as much. Dubosc is a touching Isifile who rises to true tragic stature in the heart-breakingly lovely Act 2 aria “Speranze fuggite”, a response to the cruel mockery she sustains at the hands of Jasdon and Medea. The other singer to particularly catch the ear is Agèes Mellon, who contributes a delightfully pert Alinda and an enchantingly sung Amore. Not a perfect recording by any means, but one that certainly does overall justice to this wonderfully multi-faceted and endlessly entertaining opera.


Brian Robins

 

   

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