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Diapason # 631 (01/2015)
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Opus Arte
 OA1143D




Code-barres / Barcode : 0809478011439

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction ~ (Très approximatif)
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Analyste:  Gaëtan Naulleau

Au prologue, nos oreilles entendent « accourez, habitants des bois » tandis que nos yeux découvrent l'intérieur d'un frigo (car Diane est glaciale). A la fois trash et propret, contrasté au possible et lisse car pensé en surface, l'Hippolyte et Aricie de Jonathan Kent nous désole autant sur l'écran qu'il y a deux étés à Glyndebourne. La Mecque des déjeuners sur l'herbe en smokings avait pourtant confié des moyens considérables à sa première production d'une oeuvre de Rameau : les costumes à foison, l'expert William Christie dans la fosse, une distribution brillante, dont le Thésée transcendant de Stéphane Degout, les inévitables danseurs. Et six décors imposants dans, lesquels le metteur en scène, tout affairé au grand spectacle, empile sans perspective styles et effets.

 

Le plus gore ? Aricie aspergée à l'acte 1 par le sang des cerfs égorgés pour Diane (giclée dont le sens profond nous échappe).


Le plus potache ? Des enfers plutôt sympathiques blottis dans la crasse de l'arrière d'un frigo. Le plus fort ? Qui est aussi le plus simple: à la fin du IV, devant le rideau tombé, Phèdre suit à pas lents l'escalier qui descend dans l'obscurité. Le plus sot ? Difficile de choisir. Mais le finale planté dans une morgue est en bonne place dans notre palmarès. Le pétard mouillé ? Au sens strict, cet intérieur d'une maison moderne présentée en coupe au III, où l'eau ruisselle du plafond et pleut comme chez Wong Kair Wai.

 

La proximité du DVD n'arrange rien à ce zapping qui centrifuge l'élan tragique au lieu de le rythmer, et les micros accusent d'innombrables décalages entre le plateau et la fosse qui passaient presqu'inaperçus dans la salle. Dans l’oeil du cyclone, l'autorité de Degout et Sarah Connolly nous saisit à nouveau. Et, si les caméras soulignent la tendresse juvénile de Christiane Karg et Ed Lyon (qui croit dessiner un trille quand il ne fait qu'appuyer son vibrato), leur déclamation soignée mais artificielle, sans souffle, nous lasse vite.

 

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