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Diapason # 642 (01/2016)
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Ars Produktion
ARS38181




Code-barres / Barcode : 4260052381816

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Denis Morrier

 

En 1998, La Fenice gravait dans la série « L’Héritage de Monteverdi » un album intitulé « Per il Santissimo Natale ». Hormis son directeur musical, l'ensemble d'alors n'a rien de commun avec celui qui revient aujourd'hui aux Lumières de Noël, dans un programme renouvelé (hormis une hymne montéverdienne). Une douceur pastorale domine à nouveau les sonates et les motets virtuoses et charmants, où les anges et les bergers sont brossés avec esprit par les maîtres du baroque, naissant.

 

Jean Tubéry s'illustre à nouveau dans ses interventions au cornet, notamment les diminutions de Bovicelli sur le Angelus ad pastores de Rore. Quatre instrumentistes rivalisent avec lui de virtuosité et de connivence, en particulier la violoniste Stéphanie Pfister dans la réjouissante Sonata pastorale de Schmelzer. Le chant de Dagmar Saskova vaut davantage par sa clarté cristalline que par sa rondeur et son moelleux ‑ il confine même à la stridence dans le Gloria in excelsis Deo de Loth, et minore les contrastes expressifs du Currite pastores de Bernhard. Jan Van Elsacker est plus prodigue en tendresse dans le délicat Venite pastores de Graziani.

 

A vouloir paraître trop festive, l'interprétation revêt des atours parfois discutables. Les ritournelles du Christe Redemptor omnium de Monteverdi sont polluées d'inutiles interventions parlées. Aux longues strophes du Puer nobis nascitur, chantées sur bourdon, succèdent les variations du Hollandais Van Eyck, où la flûte à bec veut évoquer la cornemuse des bergers, non sans une saveur plus celtique qu'italienne. L’extatique Con le stelle de Marini paraît trop désincarné et précipité, surtout lorsqu'on a en mémoire la fervente lecture de Magdalena Kozena (« Lettere Amorose », Diapason d'or, DG).

 

Enfin, les appels à Noël (« Noe, Noe ») du Salve puellule de Carissimi sonnent plus vindicatifs que véritablement éloquents, alors que les instruments environnants savent se faire extatiques. Des bémols, pour un programme tout de même réjouissant.

 

 

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