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Diapason # 643 (02/2016)
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Çédille
CDR90000159




Code-barres / Barcode : 0735131915922

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Roger‑Claude Travers

Tous enregistrés dès le début des années 1950, les concertos pour viole d'amour ont posé d'emblée d'épineux problèmes d'interprétation. Deux voies s'ouvraient autour de cet instrument à cordes sympathiques (installées sous les cordes que frotte l'archet, et vibrant à l'unisson sans même être touchées). Devait‑on considérer (comme Seiler, Sabbatini ou Giuranna) que la viole d'amour est un bâtard insolite de l'alto, demandant le jeu de solos entiers à l'octave inférieure des notes écrites par Vivaldi, et s'attarder sur les résonances fascinantes engendrées par les cordes sympathiques dans de généreuses cadences riches en accords sur plusieurs cordes ? Ou bien (comme Lemmen ou Barsonyi) en faire un succédané de violon aux timbres plus argentins, en limitant les harmoniques, quitte, comme Trämpler, à choisir un instrument monté en métal ?

 

Les interprètes sur instruments anciens se questionnent toujours. Les modèles de taille modeste ont plutôt leur faveur, et les transpositions ne sont plus d'actualité. La fantaisie ornementale est leur apport le plus significatif, ainsi que le développement de cadences plantureuses. Celles par exemple de Fernandez ou Biondi dans le RV394 sont de petits bijoux. Mackintosh, From ou aujourd'hui Rachel Barton Pine s'y attardent moins, et c'est dommage. L’agilité et la justesse de la virtuose américaine sont impeccables certes, mais les figures avalées à un tempo le plus souvent soutenu finissent par lasser. Les phrasés amoureusement sculptés d'un Giuranna lui restent inaccessibles.

 

Le choix de l'effectif orchestral est déterminant. Les timbres délicats de la viole d'amour ont tout à gagner en s'épanouissant sur un groupe de solistes ‑ comme chez Biondi. Là encore, la réflexion de Barton Pine, face aux onze cordes d’Ars Antigua, semble moins aboutie.

 

 

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