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Diapason # 642 (01/2016)
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Christophorus
CHR77394




 

Code-barres / Barcode : 4010072773944

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Isabelle Ragnard

Au panthéon des poètes‑chanteurs germaniques, Walter von der Vogelweide, actif en Bavière de la fin du XIle siècle au début du XIIIe, est une figure majeure mais énigmatique à bien des égards. Un seul document d'archive garde la trace de son existence : une récompense donnée par un évêque pour qu'il s'achète un manteau fourré! De sa musique il ne reste presque rien : des manuscrits aux neumes indéchiffrables (Carmina burana), des fragments (manuscrit de Münster) ou des sources si tardives (du XVe au XVIIe siècle) et divergentes que l'authenticité de leurs mélodies semble pour le moins sujette à caution. Finalement, seules trois ou quatre Tön (airs adaptés à une structure poétique spécifique) sont attribués avec une relative certitude à Walter ! La reconstitution des chansons du célèbre Minnesinger est donc nécessairement une ré‑invention, que Per-Sonat assume avec honnêteté en mêlant fragments authentiques, attributions plus ou moins assurées, emprunts aux contemporains et compositions dans le style médiéval, plus vraies que nature.

 

Les poèmes pieusement transmis dans une trentaine d'anthologies du XIIIe au XVIIe siècle documentent une vie de chanteur itinérant, ses amours transcendées par l'idéal courtois (Minnesang) et ses prises de positions morales et politiques (Spruchdichtung). La postérité a retenu le chant du pèlerin (Palästinalied), la rêverie amoureuse « sous les tilleuls » (Under der Linden), et la complainte sur le Royaume (Reichston). Abandonné à des textes didactiques sans traduction, l'auditeur non‑germanophone pourrait redouter leur déclamation ascétique si la voix puissante et lyrique de Sabine Lutzenberger ne leur donnait une fascinante intensité (Die Welt was gelf rot unde bla, « Le monde était jaune, rouge et bleu »). Servi par un trio d'instrumentistes exceptionnels, le chant solennel et souple de la soprano est irisé par la complicité délicate des vièles à archets et des flûtes, parfois renforcées par la vielle à roue et la cornemuse. L'expressivité plus soutenue, pour la mélodie de Walter König‑Friedrichston (« du roi Frédéric ») utilisée pour Der stuol ze Rôme (« le Saint Siège est de nouveau occupé »), rappelle les inflexions tourmentées d'Hildegard von Bingen. Des danses, composées pour la plupart par le vièliste Baptiste Romain à partir de réminiscences mé­diévales, apportent un élan dyna­mique à ce florilège, un des plus intelligents et délectables jamais consacrés à un Minnesinger.

 

 

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