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Diapason # 632 (02/2015)
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Carus
CARUS83394




Code-barres / Barcode : 4009350833944

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Denis Morier

Une version paradoxale, qui mêle le feu et la glace, les traditions les plus éculées et une certaine originalité historicisante. La conception générale demeure conventionnelle : de nombreuses doublures instrumentales se mêlent aux voix, même lorsque Monteverdi ne le spécifie pas ; les cantus firmi sont fréquemment confiés à des pupitres étoffés. On trouve la pâte sonore plutôt belle, avec des couleurs changeantes et quelques jolies trouvailles. Ainsi, certaines voix des doubles choeurs ne sont pas chantées, mais seulement jouées aux instruments.

 

Larticulation très aérée (allant jusqu'à créer un effet de « hoquet » inédit et bienvenu à la fin du Laetatus sum) n'est pas pour rien dans la lisibilité des polyphonies. L’ensemble instrumental séduit par des cuivres somptueux et des cordes soyeuses. En revanche, les voix se révèlent trop hétérogènes: le ténor solo du Nigra sum est particulièrement vilain, ses notes tenues raides sentent l'effort, à tel point qu'il semble à bout de souffle à chaque fin de phrase. Celui chargé de l’Audi coelum se montre plus inspiré, capable de beaux trilli expressifs. Hélas, la réunion des trois ténors dans le Duo serafim tourne au désastre : vocalisation disgracieuse (notamment les « a » trop nasalisés), ensemble perpétuellement déséquilibré. De même, les sopranos, détimbrées à l'extrême, livrent un Lauda Jerusalem (non transposé, à l'instar du Magnificat) vraiment hideux.

 

Enfin, la direction de Wolfgang Katschner gagnerait à être moins énergique: les psalmodies du Dixit Dominus sont surexcitées, les tempos souvent contraints, même si l'on éprouve en maints endroits (comme dans le Laetatus sum) une vraie jubilation rythmique. Cette animation perpétuelle lasse vite: les épisodes contemplatifs, dont les sublimes « Amen » concluant chaque psaume, sont évacués sans délicatesse ni élévation spirituelle.
 

 

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