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Classica # 190 (03/2017)
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ALPHA258 


Code-barres / Barcode : 3760014192586(ID589)
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Analyste:  Philippe Venturini

 Familier du répertoire allemand dont il est aujourd'hui un des plus éloquents avocats, l'ensemble Vox Luminis visite enfin Bach après avoir fréquenté ses aînés (Keiser, Ramée), ses ancêtres (la famille Bach, Ricercar), et ses prédécesseurs (Schütz et Scheidt, Ricercar). Pour cette première rencontre au disque, les musiciens ont choisi de se pencher sur le début du catalogue des cantates sacrées, ouvert par un Bach d'une vingtaine d'années. Par sa forme (le recourt régulier au choral, pas de découpage systématique entre récitatifs et airs), son instrumentation (flûtes à bec et violes dans la BWV 106) et son discours, cette musique reste ancrée dans le passé, terre d'élection de nos musiciens.

Comme d'autres équipes ayant récemment abord ces pages de jeunesse (Cantus Cölln, Harmonia Mundi, 1999, The Purcell Quartet, Chandos, 20022004, Ricercar Consort, Mirare, 2004), Vox Luminis opte pour un quatuor vocal à la place du choeur traditionnel. Mais seule la BWV 106 profite de cet effectif minimal, les trois autres doublant les voix (on aurait bien aimé savoir pourquoi). Quoi qu'il en soit, ce dispositif, secondé par une prise de son claire et chaleureuse, permet une lisibilité polyphonique souveraine, toujours assujetti au pouvoir du mot, fondement de la musique de Bach. Cela laisse notamment entendre la basse continue, généreusement soutenue par un grand orgue et non un positif. La BWV 131 convainc par son ton d'intense ferveur (le choeur « Ich harre des Herrn meine Seele », d'une grâce insigne) et la BWV 106 hypnotise par sa lumière crépusculaire, délicatement voilée, annonciatrice de l'aurore de la vie éternelle. Peut-être manquet-il un soupçon d'inquiétude à la BWV 12 mais une réalisation si soignée, un plateau vocal si équilibré, une interprétation si prodigue en beautés ne peuvent qu'appeler une suite.

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