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Diapason # 654 (02/2017)
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Le Palais des dégustateurs
PDD006



 

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction (Très approximatif)
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Analyste: Jean‑Luc Macia

 

Il faut lire, dans la notice, l'intéressant entretien avec Alain Meunier si l'on se pose la question : pourquoi enregistrer une seconde fois un tel recueil ? En 1992, le violoncelliste français gravait les six Suites pour le label Harmonic Records (cf no 393) et voici qu'il récidive à soixante‑douze ans. Parmi les réponses qu'il apporte et à côté de quelques évidences (l’évolution du style, l'approche différente de pages maintes et maintes fois pratiquées, la volonté de se jauger à nouveau, l'incitation d'un mécène), retenons qu'un Giovanni Grancino de 1721 remplace aujourd'hui le violoncelle moderne construit jadis pour lui par Etienne Vatelot. Cordes en boyau donc, recouvertes d'argent ou d'aluminium ‑ n'allez pas toutefois en déduire une lecture à l'ancienne La sonorité est un peu sourde, peu propice à l'hédonisme, assez mystérieuse, pas désagréable. Et les phrasés de Meunier trouvent leur racine dans un legato quasi permanent (l'opposé de Bylsma !) mais subtilement varié, ainsi dans la longue Allemande de la Suite no 6 où l'archet semble souvent tressaillir discrètement.

Comme dans sa première gravure Meunier opte pour des tempos retenus, mais bannit l'uniformité qu'ils pourraient favoriser. Il sait animer les sarabandes (sauf la quatrième, un peu précautionneuse) et donner leur galbe rythmique aux danses comme ces gavottes joliment contrastées de la no 5 ou la vibrante Gigue de la même Suite. Pas de fantaisies ni d'emballements alla Rostro, et néanmoins des élans incandescents (splendides sixième et premier préludes) qui rappellent son admiration pour Casals.

Dans une perspective spirituelle, Meunier range les Suites selon un ordre suggéré par un ami : en se référant à la notation allemande, et par- delà à une approche théologique du Cantor. On entendra donc successivement les Suites no. 4 (Jésus), 6 et 2 (la Trinité), 3 et 5 (le Christ) et 1 (Dieu). Sans bouleverser notre vision de l'ensemble (qui écoute le cycle, ou même sa moitié, d'une seule traite ?), le nouveau parcours nous permet de mieux appréhender la démarche de l'interprète et son aboutissement expressif.
 


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