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Diapason # 622 (03/2014)
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Harmonia Mundi
 HMC902167

Code-barres / Barcode : 3149020216729 (ID393)
 

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Appréciation d'ensemble:

Analyste: Gaëtan Naulleau

Aussi contrasté que le Magnificat de Johann Sebastian Bach, plus flatteur pour les solistes, plus long, celui de son fils ferait au disque un parfait complément. Deux oeuvres de démonstration : en 1723 pour les paroissiens de Saint-Thomas, quelques semaines après l’installation du nouveau cantor; en 1749, comme carte de visite d’un compositeur
sous-employé à la cour de Prusse, et pressé de faire savoir qu’il ne se cantonnait pas aux sonates pour clavier et à la musique de chambre.

A ce couplage logique mais rare, Hans-Christoph Rademann préfère une idée savante : réunir trois oeuvres que le vieux Carl Philipp donnait à Hambourg en 1786, en deuxième partie d’un programme en forme d’apothéose. Bach dirigeait le Credo de la Messe en si suivi par deux extraits du Messie, et après l’entracte, enchaînait trois compositions de sa main, aussi variées que faire se peut. Une variété qui n’est pas le point fort du chef en poste du RIAS Kammerchor. Rademann a la main lourde et prévisible pour dramatiser les ruptures de la Symphonie à douze parties en ré majeur, partout pied au plancher — même Karl Richter y met plus de fantaisie (fantastique et méconnu, DG). Le superbe Heilig à double choeur ne manque par de splendeur imposante mais de nuances (la partition en regorge), de souffle, de vision : le dialogue du choeur éthéré des anges et du choeur conquérant des peuples tentera-t-il un jour Gardiner?

Rademann avait en main tous les atouts pour livrer la grande version tant attendue du Magnificat : un plateau sans point faible, un orchestre pimpant, un choeur onctueux et dynamique. Mais ici encore, sans esprit, fantaisie ni charme, son geste perfectionniste et démonstratif nous semble passer à côté de la sensibilité du compositeur le plus imaginatif de son temps. La version de Michael Schneider reste en tête de la discographie malgré une soprano en déroute (Capriccio). Et n’oublions pas, en dépit d’un Collegium Aureum brouillon des années 1970, l’exaltation sanguine du Tölzerknabenchor relayée par une divine Elly Ameling (DHM).
 

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