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Diapason # 635 (05/2015)
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Aparté
AP097




Code-barres / Barcode : 3149028051025

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Océane Boudeau

Plutôt «une anthologie raisonnée, un voyage à travers la polyphonie oubliée, celle qui était improvisée en faux‑bourdon : un (ou plusieurs) chanteur(s) brodai(en)t une (ou des) lignes au‑dessus (ou en dessous) du plain‑chant. Cette pratique, qui remonte aux sources du contrepoint et a perduré jusqu'au XIXe siècle, a rarement été fixée sur le papier, mais quelques compositions en gardent des traces, certains traités livrent ses clefs.
Pendant les quatre années d’une fructueuse collaboration, les musiciens de l’Ensemble Gifles Binchois et des musicologues ont détaillé les recettes de ce pain quotidien de la polyphonie sacrée, passé au fil du temps à la marge du répertoire. Ce travail patient a permis aux chanteurs de développer une écoute collective spécifique. Car il ne s'agit pas d’interpréter ces musiques comme on lirait une polyphonie contemporaine, mais de se mettre dans l’attitude de l'improvisation. N'attendez pas de noms illustres. Si Vellard a réservé quelques plages à Sermisy et Charpentier, ils côtoient principalement d'obscurs musiciens. L’Ensemble Gilles Binchois et l'épatante Maîtrise de Toulouse rendent à ces musiques une dévotion généreuse et simple, un charme proche de la sensibilité populaire. Au groupe vocal, modèle d'équilibre composé de cinq chanteurs masculins, se joignent l'orgue et le serpent, deux instruments liturgiques par excellence. La plénitude et la souplesse des voix, alliées à la pureté de la diction, servent quelques perles: Pange lingua et Ave maris stella mises en polyphonie par le chanoine Derey, professeur de Rameau, ou encore Alleluia, O filii et filiae dont la verve naïve nous ravit. Les timbres enfantins renouvellent la palette, et un grand, naturel se dégage de ce projet érudit mais soucieux de la part la plus vivante des polyphonies anciennes.

 

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