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Diapason # 633 (03/2015)
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Mirare
MIR260




Code-barres / Barcode : 3760127222606

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Ivan A. Alexandre

Fille du fondateur de Thèbes, Sémélé était assez belle pour que Zeus, métamorphosé en homme la courtise. Mais l'imprudente écouta le conseil de la jalouse Héra : si tu es roi des dieux, dit‑elle au soupirant, montre‑toi tel ! Zeus tonnant s'approcha, la jolie Thébaine mourut. Le dieu prit alors soin du fils qu'ils avaient conçu et le cousit dans sa cuisse. Ainsi naîtra Dionysos ‑ Bacchus pour les Latins.

 

Mythe aux reflets innombrables dont les hommes aux dieux). Les Ombres, jeune ensemble plein de promesses, ont joint à la cantate (intégrale) de Destouches deux autres Sémélé, sous forme d'extraits d'ailleurs peu significatifs: la tragédie lyrique de Marin Marais (1709) et le drame musical de Handel (1743). Ils auraient pu en profiter pour nous faire découvrir la cantate de Jean‑Baptiste Cappus et son épisode fatal (« Quel éclat, quel feu, quel tonnerre ! ») plus sensationnel que celui de Destouches, ou feuilleter la Semele de John Eccles dont le livret ‑ chef‑d’oeuvre signé William Congreve ‑ sera justement celui de Handel. Au lieu de quoi la troupe est allée chercher une cantate romaine de Handel, Tra le fiamme autre allusion au mythe du phénix sous les traits d'Icare ‑ puis le duo final de l'oratorio Theodora. Tout cela est aussi curieux que l'ajout d'une ritournelle de L’Allegro, il Penseroso jouée ex tempore comme le Rossignol de Couperin, ou la pirouette finale (attention ! plage cachée).

 

Sans doute ces bizarreries paraîtraient moins bizarres si Mélodie Ruvio, dont nous enivre toujours le grave chaleureux, habitait une Sémélé de Destouches ici avare de style comme de mots. Ou si le petit ensemble instrumental s'admirait moins le nombril. Irons‑nous jusqu'à soupçonner Margaux Blanchard d'avoir choisi Tra le fiamme par amour de sa propre viole, splendide au demeurant, plutôt que pour son sujet ? Vertigineuse Chaconne de Marais, postillon ou gavotte de Handel : tout pour le son, pour l'harmonie, presque rien pour le rythme et le verbe. Un peu de sang, que diable! Un peu de théâtre! Mais de l'harmonie, Les Ombres en ruissellent. Tra le fiamme doit ses couleurs aux instruments, et « O Sleep » de Semele, demi‑sommeil susurré au luth solitaire, est un régal. Des hauts, des bas, comme vous et moi. 

 

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