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Diapason # 645 (04/2016)
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Harmonia Mundi 
HMC902216




Code-barres / Barcode : 3149020221624

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jean‑Luc Macia

Les Water Music ne se bousculent pas ces dernières années. La dernière remonte à 2013 (Manfred Huss chez Bis, cf no. 619) mais il est vrai que de Harnoncourt à Savall en passant par Marriner et Gardiner, la discographie nous a comblés. L’intérêt ne pourrait venir que d'une version tranchant sur le tout‑venant ou nous gratifiant d'une vision vraiment originale, comme ce fut le cas avec l'orchestre pléthorique de Niquet (pour un renouveau hélas brouillon).

Une vision ? Ce n'est pas le fort de la nouvelle équipe. Mais des idées, oui, partout, parfaitement mises en scène et en oeuvre. Comme le geste, le caractère, la texture se renouvellent d'une danse à la suivante! La modération « classique » de l'Ouverture semble donner le ton d'une Suite en fa arcadienne, mais bientôt investie par un allegro « de chasse » aux cors arrogants (chapeau messieurs!). Après quoi l’Air d'abord évanescent se pique d'un crescendo alla Ravel, et le premier Hornipe se gonfle d'appuis empruntés aux plus robustes danses bavaroises.

 

Partout, quelle précision sous ces jarrets agiles, jamais crispés par l'effort! Les idées claires du premier violon Georg Kallweit semblent irriguer tout l'orchestre sans la moindre inertie. Et quelle discipline, quelle respiration vive unit les quinze archets et les vents ! Peu d'ensembles ont pris le risque d'une Watermusic sans « chef » au sens traditionnel du terme. Les grands paysages sonores y gagneraient‑ils plus de visions et d'ampleur ? C'est possible, mais ce n'est pas vraiment le propos d'une lecture quasi da caméra, qui chérit la danse sans pour autant renoncer à quelques effets spectaculaires.

 

Malgré tout cet art (voyez le lointain des cors dans l'Allegro ‑ plage 5), le début nous ennuie jusqu'à la nervosité bien venue de la première Bourrée. Malgré les beautés des violons et des hautbois, ni l’Adagio, ni l’Andante ne nous touchent vraiment (pour la poésie, voyez plutôt Harnoncourt ici, et Gardiner). L’arrivée des trompettes avec la Suite en fait son effet, saisissant dans un Alla Hornpipe balancé et tonitruant.

 

Pas de complément, comme au temps du microsillon.

 

 

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