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Diapason # 657 (05/2017)
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Encelade
ECL1502




Code-barres / Barcode : 3770008056015

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Denis Morrier
 

Attention, cet « In nomine » est en fait un « omni inné « » !!! Un « objet musical non identifié » qui vient malicieusement nous rappeler que l'Enfer est pavé de délicieuses intentions. Quatre Harpies talentueuses (dont deux transfuges des Witches) forment une association aussi bizarre que fascinante : deux organistes transformistes qui n'hésitent pas à empoigner régale, spinettino, mais également cistre et colascione, une violoniste ensorceleuse et un cornemuseux vagabond !

Hétéroclite et réjouissant, plein de malice et de trouvailles, leur programme peint les Enfers et le Paradis dans le paysage musical européen vers 1600. Il est conçu autour d'un instrument propice aux enchantements : l'orgue Renaissance de l'église de Saint‑Savin (Hautes‑Pyrénées), construit en 1557 et restauré par Alain Sals en 1996. Ses sonorités délicates (et son diapason grave à 390 Hz) sont merveilleusement déclinées par Freddy Eichelberger dans le In nomine de John Bull. Les prodigieuses inventions rythmiques e formelles du virginaliste anglais sont ainsi environnées de savantes variations sur le Psaume LXV. Des diminutions pyrotechniques sur les madrigaux de Palestrina se parent d'ornementations improvisées à l'orgue ou empruntées à Bovicelli et confiées au violon inspiré d'Odile Edouard. Ces monuments de contrepoint savant et virtuose sont entremêlés avec des objets délicieusement improbables, entre hommages et réjouissances, toujours emplis de subtiles références. Comment ne pas être bluffé par tant de variété ! Freddy Eichelberger improvise « son » In Nomine, où le cantus firmus est hardiment doublé à la gaita (cornemuse espagnole).

Le Diable et ses Infidèles s'invitent au festin, par le truchement de danses d'inspiration traditionnelle ‑ anglaises, italiennes, hongroises. Divers hommages transparaissent alors avec évidence. La diabolique Scjaraçule Maraçule avait été immortalisée par Angelo Branduardi dans les années 1970, décennie où la Chorea Tanz et la Polonica étaient révélées par René Clemencic dans ses mémorables « Danses anciennes de Hongrie » (HM).

Les danses de la Renaissance française font l'objet de séduisantes métamor-phoses: les Bouffons, confiés à l'ottavino cristallin de Pierre Gallon et aux jeux aériens de l'orgue, paraissent tout désarmés, bien éloignés des ardeurs guerrières que leur conférait la chorégraphie de Thoinot Arbeau, dans sa célèbre Orchésographie. Délectons‑nous, jusque dans les branles qui viennent conclure le programme sur un clin d’oeil, tout de connivences pécheresses.


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