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Diapason # 623 (04/2014)
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Psalmus
SCS027028029
Code-barres / Barcode : 7394218001021
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Analyste: Philippe Ramin
On est heureux de cette parution, présentée dans un coffret richement illustré, qui s'inscrit dans un projet éditorial plus vaste : rassembler les derniers enregistrements de l'ultime élève de Wanda Landowska, le regretté Rafael Puyana. Captées dans le salon du maître en 1985, ces six partitas le montrent au faîte de ses moyens et révèlent toutes les splendeurs du clavecin à trois claviers de Hass, son compagnon fidèle. Le grand Hass compte parmi les rares témoins d'une facture désormais mieux connue grâce à quelques copies d'instruments similaires : ses différents jeux (dont un de 16 pieds, à l'octave grave) et leurs nombreuses combinaisons possibles furent une inspiration déterminante pour Landowska, quand elle imagina avec les ingénieurs de la firme Pleyel un instrument « de synthèse » pouvant la suivre en tournée et s'adapter aux différents répertoires.
Sur ce genre d'instrument (de « boîte à couleurs » disait la Bacchante), on est tenté d'essayer tous les coloris et de les faire alterner au cours d'une même pièce, parfois au détriment des autres outils expressifs du clavecin (l’articulation, la qualité du toucher, les décalages, etc.). Si Puyana tombe parfois dans ce travers, on écoute sans déplaisir ce théâtre éloquent en deux dimensions qui met en scène le grondement naïf du seize pieds (gigue de la Partita no 5) et les ornements mécaniques de ces allemandes tracées au cordeau. De cet imaginaire fellinien se dégage une singularité qui fait d'abord sourire puis entrevoir l'esprit de Wanda, dans les sarabandes surtout. Les limites techniques pointent dans l'ultime partita (courante, première version de la gigue) et fragilisent un peu la cohérence musicale de ce document précieux. Le Hass, clavecin mythique, aura changé de mains à l'heure ou vous lirez cet article: sa vente à Drouot, le 25 mars, aura certainement tenté quelques musées ou collectionneurs prêts à débourser quelques millions d'euros.
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