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Diapason # 634 (04/2015)
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Challenge Classics
CC72664  




Code-barres / Barcode : 0608917266429

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Ivan A. Alexandre


Popularisé après
-guerre par Jean­ François Paillard, Delalande devint en quelque sorte le Telemann français. Un musicien savant et cordial, évo­cateur et abstrait, un pont entre les fastes du Grand Siècle et le charme des Lumières. Rien de plus beau ni de plus fidèle à l'esprit Bourbon que ses motets. Sa trop grande discré­tion sur la scène lyrique le relégua ensuite derrière Charpentier, Lully, Marais ou Rameau, jusqu'aux fameuses Journées de Versailles en 1990 (bis repetita en 2001) et aux enregistrements consécutifs, parmi lesquels une première et toujours unique intégrale des Soupers du Roy par La Simphonie du Marais.

Droit venu de l'opéra mais déjà en route vers la future symphonie, l'art instrumental de notre « Lully latin » repose sur un orchestre sensationnel, alors l'un des plus illustres d'Europe. Orchestre auquel la compagnie hambourgeoise dirigée du violon par Jürgen Gross préfère l'ensemble de solistes. Cinq cordes sans contrebasse (polyphonie « française » à cinq voix restituée par le claveciniste du groupe, Jörg Jacobi), quatre bois dont un basson plein de tact, théorbe, clavier, percussion (superflue), voilà tout le monde. De cette économie résulte un concert plus agile que sensuel, plus concertant que dansant (gigue du Caprice n° 3, en quête de fréquences graves (ce n'est pas tout d'ignorer la contrebasse, encore faut‑il disposer de vraies basses de violon accordées sous le banal 415 ... ), plus impressionnant par son équilibre que par son imagination. Un style passe‑partout et une poésie minimale (trio du Caprice de Villers‑Cotterets sans mélancolie, quatuor du Caprice n° 3 sans extase) pourraient d'ailleurs nous chagriner. S'il n'est en rien, c'est que la précision le dispute ici à l'élégance, la délicatesse à la vivacité, la qualité (du programme) à la sûreté (du jeu, bien davantage que dans la toute jeune Simphonie du Marais). Des Soupers pour la table de Monsieur Jourdain plutôt que pour celle de Louis XIV, peut‑être, non moins appétissants toutefois.

 

 

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