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Diapason # 634 (04/2015)
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Channel Classics
CCSSA36515




Code-barres / Barcode : 0723385365150 (ID501)

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Roger-Claude Travers

Après une Stravaganza op. 4 exaltante et une  Cetra op.9 sereine, Rachel Podger remonte aux sources du concerto vivaldien avec L’estro armonico, dont elle nous offre la nouvelle référence. La concurrence ne manque pourtant pas d’atouts. Le Café Zimmermann (pour les six concertos du Livre II) mettait l’architecture à nu autour d’accents rugueux, sans atteindre la théâtralité de L’Academia Bizantini de Dantone., aux traits parfois forcés. Les danses bien comprises par le violon accrocheur de Biondi n’empêchent pas l’interprétation de se noyer sous les artifices innombrables. Reste l’English Concert de Trevor Pinnock et Simon Standage, son équilibre, son naturel – deux vertus qui passent toujours l’épreuve du temps. Formidable leader autant que soliste hors pair, Standage (aidé par les ingénieurs d’Archiv) imprimait aux cordes une profondeur symphonique. Rachel Podger s’en tient à un effectif plus réduit qui lui permet de libérer le dialogue. Avec Pinnock et Stadage, les violons du tutti étaient les invités policés de l’English Concert; ils donnent cette fois impulsion rythmique, swing, et élégance à une matière vivante et malléable, attisée par une basse continue protéiforme. Complices et attentifs dans leurs échanges, ce sont eux qui mènent le bal. Il souffle sur cette version un vent d’audace juvénile, sans académisme ni démesure. L‘équilibre rêvé entre … invention (estro) et harmonie (armonico).
Dans le Concerto n°7 par exemple, on goûtera cette légèreté, cette souplesse de ligne vagabonde des quatre violons et la scansion  précise du violoncelle. Un régal, comme la malicieuse entrée crescendo du n°11, comme les jeux d’agogique dans le n°12, où le violon sensuel et sensible de Rachel Podger s’autorise des moments un rien irrespectueux d’abandon au gré d’inventives diminutions. Le Largo du n°6, superbe dans sa simplicité même, oscille entre mélancolie et innocence, récité sur des tenues d’accords mordorés. Fascinant.

 

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