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Diapason # 634 (04/2015)
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Ricercar
RIC354




Code-barres / Barcode : 5400439003545

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Denis Morrier

 

Entendre un enregistrement aussi engagé et convaincant, à la fois didactique et novateur, est un bonheur rare. Didactique ? Orphéé est la figure tutélaire d'un programme conçu comme un véritable manifeste, révélant les origines de la monodie accompagnée et du stile recitativo : Le Miroir de Musique brosse un large panorama des pratiques du « canto al modo d'Orfeo », depuis les récitations poétiques improvisées et les frottole du XVe siècle, jusqu'aux premiers spectacles mélodramatiques florentins et les nuove musiche de Caccini et d'India, au début du XVIIe.

 

Novateur? Le disque souligne le rôle déterminant de la lira da braccio dans cette révolution esthétique et technique. Inspirée de la « lyre d’Apollon » mais préfigurant le violon, car jouée à l'archet, cette « lyre à bras » est pourvue de sept cordes figurant les sept planètes et d'un chevalet aplati favorisant le jeu polyphonique. Elle était l'instrument d'élection de l'humaniste Marsile Ficin, mais aussi de Léonard de Vinci. Elle est aujourd'hui celui de l'admirable Baptiste Romain (dont on a déjà salué le premier disque, consacré à « La naissance du violon »), qui vient approfondir les sillons tracés voici plus de vingt ans par Frédéric Martin, le pionnier français de la lira.

 

Romain n'a pas eu peur d’ouvrir le récital par d'humbles récitations extraites de l'Orfeo de Poliziano, sobrement psalmodiées par l'admirable Giovanni Cantarini et délicatement accompagnées à la lira (l'expérience avait déjà été tentée lorsque Francis Biggi avait reconstitué pour la             Fondation Royaumont, et enregistré pour K617, cette première pièce de   théâtre « inspirée de l'antique »). Le programme laisse vite place à des compositions plus ambitieuses et séduisantes, d'une grande diversité. Les mots cristallins de Maria Cristina Kiehr font danser une frottole de De­nofonte, tandis que le ténor nous bouleverse dans le monologue d'Orphée « Funeste piaggie », tiré de l’Euridice de Caccini. Quelques laude, ici judicieusement choisies, illustrent l’influence de ces nouvelles pratiques sur les musiques spirituelles. Un élé­gant Passamezzo de lira glisse un di­vertissement souriant dans cet envi­ronnement noble et raffiné. Un retour aux sources de l'idéal humaniste qui a transfiguré la musique italienne à la Renaissance.      
      

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