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Diapason # 182 (05/2016)
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Aparté 
AP120




Code-barres / Barcode : 3149028077322

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Philippe Venturini

Après un enregistrement du Premier Livre effectué en juin 2013, Christophe Rousset est retourné dans l'appartement du Dauphin du Château de Versailles pour terminer son intégrale du Clavier bien tempéré. Même lieu et, bien sûr, même instrument, le Ruckers de 1628, capté par la même équipe. La restitution sonore a cependant évolué vers une focalisation plus serrée sur le clavecin comme s'il fallait se soustraire à l'acoustique réverbérée du lieu pour mieux se concentrer sur la musique. La concentration semble d'ailleurs avoir guidé ce parcours à travers cette collection de préludes et fugues.

Sans vouloir tirer de conclusion hâtives ou naïves, il apparaît que l'expression sévère qui marque le visage de Christophe Rousset sur la photo de couverture se prolonge jusqu'au bout de ses doigts. L'artiste n'a évidemment rien perdu de sa superbe ni de son art de faire sonner le clavecin mais il semble vouloir les préserver de tout pouvoir de séduction. Alors qu'il avait réussi à, selon ses mots, « humaniser une musique aussi exigeante », celle du Livre II, plus complexe, Christophe Rousset semble avoir voulu hisser le Livre I sur les mêmes sommets. Pour convaincre l'auditeur, il l'entraîne dans le lacis contrapuntique et l'oblige à en suivre la conduite rigoureuse. Une articulation très étudiée, une lisibilité supérieure et une mise en perspective impressionnante des plans sonores prennent alors le pas sur la spontanéité lyrique ou l'aménité mélodique (Prélude en ré, Prélude en la bémol). Cela ne contraint évidemment pas la souplesse du geste, le déploiement élastique des phrases (Prélude en mi) mais on cherchera en vain des signes d'abandon ou de malice dans les fugues (Fugue en la). Impressionnante par sa haute tenue et son port altier, cette version, bien différente des enregistrements récents de Pierre Hantaï (Mirare, 2001-2002),

Christine Schornsheim (Capriccio, 2011) et Céline Frisch (Alpha, 2014, CHOC de Classica) contribue à enrichir une discographie pourtant de haut niveau qui n’a pas fini d’épuiser la richesse de cette musique.

 

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