Texte paru dans: / Appeared in:
*


Diapason # 645 (04/2016)
Pour s'abonner / Subscription information


Musica Ficta 
MF8020




Code-barres / Barcode : 5410939802029

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction ~ (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste: Sophie Roughol

Allez directement plage 9: le Tambourin de la deuxième Suite des Divertissements publiés en 1734. Et juste après, plage 10, le Prélude de la Suite en sol mineur pour traverso (sublime Catherine Daron). Encore un doute ? Prenez l'air Bergère, aimez à votre tour, merveilleusement dit par Stéphane Van Dyck. Exultation des timbres, virtuosité raffinée, élégance princière du chant: l'art de Boismortier est condensé dans ces trois extraits. Voilà comment Jean‑Luc Impe met une bonne claque au cliché du badinage gentillet pour aristocrates décadents, comme l'avaient fait avant lui Hervé Niquet, le grand apôtre de Boismortier, ou des flûtistes comme Frank Theuns et Wilbert Hazelzet. Dans un décor arcadien de convention, voix, hautbois, flûte, musette ou vièle accompagnés de clavecin, viole et théorbe confondent campagnes et palais dans le même rêve, enjoué ou nostalgique, plébéien ou précieux, tendre ou grivois.

Le problème, avec cette musique, c'est qu’on peut en faire n'importe quoi, comme un mièvre brouet rustique au rabais. Un rien la détruit. Il lui faut du travail au petit point, de l'amour, un brin d'invention (quand musette et flûte s'amusent à mélanger les cartes), une once de sensualité et, avant tout, un grand respect, lequel proscrit la percussion superflue (mais pas la nécessaire) comme l'ornementation racoleuse. Les Menus‑Plaisirs du Roy ont le métier sûr, et surtout le métier juste. Musiques !incontournables ? Certes pas, mais plaisir inappréciable quand elles sont défendues de la sorte.

 

 

 

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews