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Diapason # 656 (04/2017)
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Aparté 
AP143




Code-barres / Barcode : 3149028099324(ID596)

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jean‑Philippe Grosperrin

Les photos risibles qui ornent l'album pourraient faire penser que Catharsis est le nom d'un gel douche ou d'un club de rencontres pour mélomanes exigeants, mais c'est bien à la conception grecque de la tragédie qu'est censée répondre cette anthologie d'opera seria (1723‑1737) complétée par un superbe extrait d'oratorio (La conversione di Sant'Agostino de Hasse). Passons sur les contorsions de la notice, jouissons de la richesse d'un programme mêlant monuments (scène hallucinée du roi mourant dans Admeto de Handel, « Gelido in ogni vena » de Vivaldi) et pièces rares (Adelaide d'Orlandini, les Griselda de Torri et de Conti, etc.).

Hélas, le diagnostic d'Ivan A. Alexandre à l'écoute d'un précédent récital de Xavier Sabata (« Bad Guys », 2012, cf no 611) est toujours valable : « instrument assez rond mais peu timbré, sans souffle ni éclat, sans consonnes, sans drive dans les vocalises ». Enclin à dissoudre les mots dans une élégie continue et souvent flasque (condoléances à la ferveur d'Augustin chez Hasse), cet art émollient est fatalement inapte à la déclamation tragique (échec et mat pour Admeto aux Enfers) et plus généralement à l'imagination. La peine est audible à donner un minimum de relief à « vendicate » ou à doter la phrase d'une direction expressive.

Il faut alors se contenter de micro-effets d'un expressionnisme sporadique et outré: grave forcé sur « terror » ou « tormento », rugissement volatil pour attaquer un da capo, appoggiature vautrée pour clore la partie médiane. « L'honneur parle », dit le Waldemar de Sarro, soit, mais que disent ces personnages ? On nous promet Catharsis et Némésis ‑ rien moins ‑ mais on nous sert du potage. L'extraordinaire monologue du Coriolan d'Ariosti (ici alangui, affadi, vocalise essoufflée) donne seulement envie d'y réentendre les couleurs vivantes, le verbe fier et sensible de Filippo Mineccia (album « London », cf. no 644).

Un orchestre irritant n'est pas moins fauteur de trouble, dans un esprit opposé à l'inertie du chanteur. George Petrou semble embrasser une religion de la brèche obstinée, nonobstant quelques étirements qu'on dira maniéristes. D'Orlardini à Sarro, des cordes râpeuses s'abattent comme un couperet, décharnant l'introduction de la scène de Handel, multipliant les pointes au détriment de l'arche, empoignant le marteau en guise de théâtre. Dans l'air de Vivaldi l'orchestre alterne geignements détimbrés en vrille et clusters géants autour d'un chant vidé de substance ‑ ne disons rien de la cadence. On en sort rincé.


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