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Classica # 152 (05/2013)
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Channel Classics
CCSSA34113




Code-barres / Barcode: 0723385341130 (ID297)


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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation :
Analyste: Philippe Venturini
 

UN « CHOC » TOUT EN DOUCEUR

Rachel Podger et le Brecon Baroque ne brusquent pas l’auditeur. Mais leur exploration des concertos de Bach mène assurément vers la félicité.

Rachel Podger avait déjà enregistré le Concerto pour deux violons en 1996 alors qu’elle était une quasi inconnue, membre du Palladian Ensemble et de Florilegium. La vedette était alors Andrew Manze et l’orchestre, celui de The Academy of Ancient Music (Harmonia Mundi). Aujourd’hui reconnue pour sa maîtrise du violon à l’ancienne, elle peut se targuer d’une belle discographie chez Channel Classics où se distingue une des meilleures versions « baroques» des Sonates et Partitas de Bach. Lors de notre écoute en aveugle du Concerto BWV 1041, son interprétation, réalisée avec ce même Brecon Baroque, figura parmi les bonnes versions. Elle poursuit donc avec cet ensemble réduit à un instrument par partie l’exploration des concertos, doubles et triples, dans lesquels figure au moins un violon. La comparaison avec la version de Manze rappelle les conclusions de notre écoute : Podger et ses complices ne cherchent pas l’effet ni la surprise et pourront paraître un peu trop sages. On préférera alors les lectures plus agitées de Café Zimmermann (Alpha) ou de Monica Huggett et Ton Koopman (Erato). Le tempo était autrefois plus vif mais le geste plus fébrile et l’ornement par fois envahissant (Largo ma non tanto). Aussi n’est-ce pas sur la scène de théâtre qu’il faut attendre ces musiciens mais dans l’intimité d’une petite salle ou d’une église susceptibles de magnifier la clarté de la texture et la sonorité ambrée des instruments. Les interventions solistes ont certes leur importance et leur puissance dramatiques mais elles s’inscrivent dans un parcours rhétorique où elles doivent aussi enrichir un tissu polyphonique. Si Rachel Podger et Bojan Cicic ne font pas de manières dans le mouvement central et refusent un lyrisme trop sentimental, ils convainquent par la pureté de leur jeu et leurs fines gradations dynamiques. Dans les trois autres concertos priment à nouveau l’équilibre entre les instruments et le goût pour une conversion aussi raffinée que construite ce qui n’interdit les purs moments de poésie et de félicité (les mouvements lents des BWV 1044 etBWV1060R.

 

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