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Diapason # 182 (05/2016)
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Aparté 
AP118




Code-barres / Barcode : 3149028077124

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jean-Noël Coucouroux

LA FOLLE ÉNERGIE DE CPE BACH

 

Ophélie Gaillard et son brillant orchestre Pulcinella font osciller leurs instruments tels des aiguilles de sismographes.

 

Après un premier volume fort réussi (voir Classica n° 162), Ophélie Gaillard poursuit l’exploration des oeuvres du « Bach de Berlin » suivant un programme semblable et habile où alternent symphonies, concertos et musique de chambre. Cette diversité permet d’apprécier l’originalité et la richesse de l’univers musical fantasque et poétique du compositeur. On retrouve également dans ce volume une grande intelligence dans le choix des options interprétatives ainsi qu’une forte implication de la part des musiciens. Dès les premières mesures de la Symphonie en ut majeur, ils nous emportent par un tsunami sonore, ballottés sans ménagement, sidérés par les oppositions entre unissons vigoureux et dissonances, ruptures brusques et écarts de dynamique vertigineux.

Cette verdeur tranche avec la profondeur expressive abyssale de l’Adagio. Par comparaison, les lectures pourtant théâtrales du Café Zimmermann (Alpha) semblent apaisées. La Symphonie en mi mineur est également interprétée avec une énergie communicative qui exalte la théâtralité des allegros, faisant ressortir la délicatesse mélodique du bref Andante. La même science des contrastes anime le Concerto pour clavecin dont les mouvements vifs d’inspiration vivaldienne tranchent sur le climat onirique de l’Adagio.

Le Concerto pour violoncelle fascine d’emblée par l’étonnant miroitement de couleurs, alliage subtil des timbres du pianoforte et du violoncelle, et d’abrupts changements rythmiques et dynamiques : cette conception se montre très éloignée de celle, poétique et apollinienne, de Bylsma et Leonhardt (Virgin). Le voyage s’achève par une magnifique Sonate pour violoncelle piccolo. Une prise de son exceptionnelle assure un confort de première classe.

 

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