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Opéra Magazine # 129 (06/2017)

Oehms
OC965




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Analyste: Michel Parouty

En 1982 paraissait, chez Harmonia Mundi, la première intégrale en studio de L'Orontea. Toujours avide de découvertes, René Jacobs dirigeait et chantait le rôle d'Alidoro, performance qu'il avait réalisée aussi lors d'un concert.

L'occasion était belle de découvrir l'un des opéras les plus populaires de son temps. Son auteur ? Pietro Antonio Cesti (1623‑1669), moine franciscain, ténor et compositeur, maître de chapelle à la cour de l'archiduc Ferdinand­Charles, à Innsbruck ‑ L'Orontea y fut probable-ment créée en 1656 et non, comme on a pu le penser, en 1649, à Venise.

Le livret de ce « dramma musicale » est signé Giacinto Andrea Cicognini, connu pour un autre succès, contemporain, Il Giasone de Francesco Cavalli. Une intrigue habile, des protagonistes bien typés, un discours musical séduisant par son énergie, sa fluidité – ariosi et récitatifs se fondent les uns dans les autres avec souplesse ‑, et dont la variété semble infinie pour s'adapte aux situations et aux personnages... On comprend les raisons d'un triomphe et l'on s'étonne que les reprises aient été si rares, ces dernières décennies, alors que le baroque, désormais, fait partie du paysage artistique international.

 

Donnée à Francfort, en février­mars 2015, dans une mise en scène de Walter Sutcliffe, la présente production méritait‑elle un enregistrement sur le vif ? Un DVD, peut‑être, si l'on en croit quelques photos, laissant entrevoir un spectacle coloré et largement teinté d'humour. Mais certainement pas un document audio, tant ce qu'on entend n'a rien d'excitant.

 

Des voix très banales, certaines même fort laides (le Corindo de Matthias Rexroth), celles de membres de la troupe locale habitués à un travail d'équipe, mais sans personnalité marquante. Les airs les plus longs sont attribués à Alidoro, le peintre dont Orontea, reine d'Égypte, est éprise, et à la souveraine elle‑même.

 

Xavier Sabata est en petite forme, et Paula Murrihy reste une interprète, sensible, mais sans grand rayonnement. Même Guy de Mey, toujours si drôle, est en deçà de ce qu'il peut faire dans un rôle désopilant de vieille mère travestie. Quant au Gelone de Simon Bailey, il donne une médiocre idée de ce qu'était une basse alla bastarda, capable de chanter en fausset.

Le très honnête Ivor Bolton dirige une formation composée de quelques cordes du Frankfurter Opern‑ und Museumsorchester et du Mlonteverdi‑Continuo­Ensemble (neuf instruments, dont clavecin, théorbe, harpe, guitare baroque ... ), mais passe complètement à côté du mélange des genres qui donne toute sa saveur à l'oeuvre. La prise de son, qui rend les timbres très mats, n’arrange rien. On le déplore, car L'Orontea mérite mieux. La version Jacobs n'était pas sans défaut, mais son dynamisme séduisait. Réjouissons­nous : sa réédition est prévue dans les mois qui viennent!
 

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