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Diapason # 614 (06/2013)
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Alpha
ALP187




Code-barres / Barcode : 3760014191879

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Appréciation d'ensemble:
Analyste:  Sophie Roughol


Sa présence dis­crète dans bien des concerts ou disques faisait es­pérer beaucoup de la première réalisation en solo du luthiste Thomas Dunford: il s'y révèle en artiste libre de toute école, et d'une franchise de ton audacieuse. Qu'on en juge seulement par les rubatos dont il y a peu Dominique Visse imaginait des Ayres de Dowland en duo dessus‑basse, luth (Eric Bellocq), et consort de violes (Satirino, cf no 611). Pour le même Dowland, Thomas Dunford, pourtant fils de deux violistes émérites, renonce au consort et revient à l'épure d'une pra­tique domestique. Programme de tubes en différentes versions: tutti à quatre voix pour le premier Livre (Come again, Can she excuse et sa déclinaison instrumen­tale la gaillarde The Earl of Essex, Go cristall teares, Now O now I needs must part confronté à la Frog Gaillard), dessus et basse pour le second (I saw my Lady weepe, Sorrow stay, Flow my teares et son Lachrimae instrumental). Seul au luth, Dunford offre encore l'emblématique Semper Dowland semper dolens. Le choc est dans la matière et la manière, iné­dites: la chair du luth est dense, opulente, oserions‑nous dire « méditerranéenne », dénuée de toute préciosité. Une allure follement raffinée et sensuelle à la fois, qui rejoint l'exactitude agogique (culmi­nant dans Can she excuse) ancrée sur la fidélité au rythme des vers, dans un es­pace entre les voix exactement défini par l'ornementation. Ajoutons que Tho­mas Dunford a choisi les bons compa­gnons: Ruby Hugues offre une subtilité lumineuse que bouscule parfois Aain Buet. Dénichez des instants d'éternité tel le dernier « happy » de Ruby Hugues à la fin de Flow my teares, attisé comme un dard par la douleur. Il est libre Tho­mas ? Oui, au point de convier John­y Cash, autre « semper dolens », dans un recoin du disque. Alors, luth ou guitare ? On s'y perdrait                     

 

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