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Diapason # 636 (06/2015)
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Lauda
LAU014



Code-brres / Barcode :a 8429085262240 (ID511)

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Sophie Roughol

Le nom de Valls est resté dans les livres d'Histoire pour les vifs débats que musiciens et théoriciens lancèrent en 1717 sur la Misa Scala Aretina. Jusqu'à quel point l'écriture doit‑elle se conformer aux règles canoniques ? Ces dissonances sur les mots « miserere nobis » (Gloria) sont elles légitimes ou coupables ? Mais plus que la controverse (doublée de rivalités politiques), retenons la polychoralité flamboyante du monument, doté pour l'archiduc d’Autriche Charles III de timbales et trompettes princières, et de la banda (hautbois et bassons) de l'archiduchesse. Trois choeurs vocaux et un choeur instrumental (violons, trompettes, hautbois doublant violons) et des basses fournies (violone, harpe et orgue) se mêlent dans les sections concertantes ou dans un contrepoint imitatif exigeant (jusqu'à onze voix).

 

Les captations live sont rarement flatteuses pour ce type d'écriture... Celle-ci trahit l'aigreur des cordes mais rend l'exacte opulence d'un concert enthousiaste, auquel nous préférons la version de Gustav Leonhardt, saluée en son temps par un Diapason d'or: la précision de ses équilibres et la fermeté de l'agogique y dominent un discours plus formel mais encore plus tendu que celui de l'équipe espagnole.

 

Le nouveau disque est pourtant précieux: Albert Recasens nous fait découvrir neuf autres compositions, dont six inédites, du Maître de chapelle à Barcelone (1696‑1719) dans le contexte instable de la Guerre de succession d'Espagne.

 

L'éventail des styles est largement déployé entre un contrepoint imitatif à huit voix ponctué de duos (Lamentations de Jérémie, motet Sancta et immaculata), l'écriture polychorale et concertante d'un Lauda Jerusalem, un motet soliste en dialogue virtuose violon/soprano (Surrexit Pastor bonus) et l'audacieux travail harmonique du Domine vim patior ou d'un Plorans ploravit crépusculaire. L’Ave Maria se distingue par sa grâce incandescente, et deux villancicos polychoraux saisissent l'oreille par leur liberté formelle et métrique. Ces découvertes sont le grand atout du disque.

 

 

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