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Diapason # 636 (06/2015)
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PAS1006




Code-barres / Barcode : 5425004140067

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Philippe Ramin

Au milieu du XVIlle siècle deux puissantes dynasties musicales se croisent à Berlin, les Bach et les Benda. Appuyés par Carl Philipp, ces frères compositeurs et virtuoses font oeuvre de novateurs au sein d'une cour certes amie des arts mais fortement conservatrice.

 

Elinor Frey revisite le paysage musical berlinois avec le recours d'un instrument rare, le violoncelle à cinq cordes (la cinquième ajoutée dans l'aigu, sur mi). Souvent considéré comme une curiosité employée dans quelques cantates de Bach et dans la cinquième Suite pour violoncelle, il aurait été largement utilisé là où le cantabile et la virtuosité dans l'aigu prédominent. Il se trouve que la plupart des sonates représentatives de l'école de Berlin offrent un terrain de choix pour ce genre d'expérimentation, à l'exception de la sonate de Graun qui demeure dans des positions plus basses.

 

On est frappé par la communauté de style des différents compositeurs, tous épris d'un cantabile nourri des dernières tendances de la technique musicale : appoggiatures expressives offrant de nouvelles perspectives de modulation, attrait d'un discours riche en nuances dynamiques. Si quelques traces des goûts réunis subsistent encore chez Abel (influences italiennes et rondeau très français) on entre de plain‑pied dans l'ère du sentiment individuel, y compris chez Kimberger dont l’Adagio est une libre méditation ponctuée de marches d'harmonie dans le style ancien. Soutenue par le pianoforte attentif et délicat de Lorenzo Ghielmi, Elinor Frey pénètre avec beaucoup de profondeur et de sensibilité ce langage en mutation permanente. Virtuose aguerrie, capable d'abandon comme de la plus convaincante autorité, elle rend pleinement justice à ce répertoire peu fréquenté. Cerise sur le gâteau, le jeu de « Pantaléon » du pianoforte (copie de Silbermann par Restelli), qui imite le cymbalum, réserve à l'auditeur de savoureuses surprises.

 

 

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