Texte paru dans: / Appeared in:
*


Diapason # 636 (06/2015)
Pour s'abonner / Subscription information


Signum
SIGCD395



Code-barres / Barcode : 0635212039526

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction ~ (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste: Gaëtan Naulleau

L’an prochain, l'Orchestre de l'Âge des Lumières fêtera trois décennies fidèles à un principe quasiment unique dans le petit monde de la musique ancienne: se soustraire à la domination d'un chef attitré, et miser sur la variété des invités pour élargir son répertoire du temps de Schütz jusqu'à celui de Schumann et Wagner. Mais une autre ligne directrice unit depuis 1986 l'aventure de l'ensemble: ce sont presque toujours des femmes qui ont tenu le premier violon, Elizabeth Wallfisch, Catherine Mackintosh, Alison Bury, puis Margaret Faultless, et la fantastique Kati Debretzeni, à qui cet album doit beaucoup. La réussite est d'autant plus réjouissante que l'orchestre n'a pas toujours été glorieux ces derniers temps, et qu'il affrontait en concert quatre partitions singulièrement périlleuses. Mais le danger grandit ceux qui s'y préparent. Les traits dardés de la Symphonie pour cordes en si mineur touchent toujours leur cible, les dialogues hauts en couleur avec les bois et les cuivres rebondissent du tac au tac dans deux des quatre Symphonies à douze parties et la plus somptueuse des berlinoises.

 

Qui devinerait que Rebecca Miller arrivait à ce concert sans grande expérience des instruments anciens ? Mieux connue pour son travail dans le répertoire contemporain, la Californienne apporte à Carl Philipp autant de théâtre et d'effets soupesés que de respiration. Pourtant nous nous en tiendrons à Cinq Diapason, pour un disque distingué par un Editor's Choice chez nos confrères de Gramophone. La prise de son est un problème pour une musique si spectaculaire. Certes, le Queen Elisabeth Hall n'est pas un cadeau: mais n'était-il pas possible de donner davantage de profondeur à l'orchestre, de lumière à l'aigu, de présence aux cors et hautbois, plantés en toile de fond alors qu'ils devraient défier les violons à chaque appel ? L'image terne et durcie fatigue l'oreille. Retour à l'album célèbre où Leonhardt imposait une distanciation hautaine et nerveuse au même Orchestre, en 1988 (Virgin).



 

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews