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Diapason # 647 (06/2016)
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Accent 
ACC24302




Code-barres / Barcode : 4015023243026

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Xavier Bisaro

William Dongois, toujours curieux d’étendre le répertoire du cornet à bouquin, s’invite au gré de nouvelles transcriptions dans les pièces d'orgue d’Heinrich Scheidemann, après deux albums où il s’appropriait des oeuvres avec violon de Buxtehude. Exclusivement pour clavier, la production de Scheidemann, célèbre organiste de Sainte‑Catherine à Hambourg, reflète les priorités de son métier (préludes, chorals, motets et chansons mis en tablature, danses). Dongois s'est concentré sur les compositions où l'élève de Sweelinck tisse des diminutions raffinées sur un cantus firmus, des motets ou des danses empruntées à Bassano, Lassus, Dowland.. Postés autour de l'orgue italien de Talange, les quatre musiciens confèrent un supplément réjouissant de couleurs à une musique qui, pourtant, n’en manque pas. Plutôt que d’assigner un instrument par pièce ou par section avec le soutien du clavier au second plan, les phrases de diminutions circulent agilement entre le violon, la flûte, le cornet et l’orgue à la faveur d’un subtil travail d'adaptation. L’écriture de Scheidemann est tour à tour amplifiée par des doublures de voix, dédoublée lorsqu’elle procède en intervalles parallèles, éclairée par les changements de timbre au fil des répétitions de motifs. Apparaissent ainsi des sortes de sonates inédites, merveilleusement virtuoses et jamais entachées par l’artificialité à laquelle n’échappent pas toujours les transcriptions. La complémentarité des interprètes contribue à la chaleureuse harmonie qui se dégage de ce disque. L’orgue, aux sonorités profondes et aux attaques vives, est touché avec la même énergie que celle déployée par ses partenaires, cornet fusionnant avec la flûte à bec, souplesse du violon à laquelle tous les solistes se rallient : Le Concert Brisé brille par sa cohérence collective, respectueuse de la portée individuelle de chaque intervention. Le petit ensemble ne fait pas seulement revivre un pan glorieux de l’art de l’ornementation baroque, il le reconnecte aussi avec ses racines: l’écoute et le geste d’une improvisation partagée, comme ont pu le faire il y a quelques années, dans un répertoire voisin, les formidables Witches (Alpha)

 

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