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Diapason # 647 (06/2016)
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Analyste: David Fiala

La seconde moitié du XVe siècle est dominée par deux grandes figures : Jean Ockeghem, maître de chapelle de trois rois de France, et Antoine Busnoys, chantre favori de Charles le Téméraire. Juste derrière ces maîtres dont la discographie est désormais bien étoffée, pointe un troisième larron qui mérite comme personne le qualificatif d'illustre inconnu : Firmin Caron. Son oeuvre conservée est un peu moins volumineuse que celle de ses prestigieux collègues mais n'en occupe pas moins deux volumes édités dès les années 1970. Elle circula dans toute l'Europe, et le plus fin témoin de la musique de ce temps, le théoricien Jean Tinctoris, la mentionne fréquemment, n'hésitant pas à ranger Caron au rang « des plus excellents compositeurs que j'aie entendu », avec Busnoys et Ockeghem. L’oubli de Caron tient‑il à une biographie si lacunaire que les musicologues hésitaient même sur son prénom ? De récentes découvertes ont confirmé qu'il se prénommait bien Firmin et fit carrière dans une ville qui vénérait ce saint: Amiens.

 

Paul Van Nevel s'attaque donc à un auteur qui n'a rien d'un petit maître, d'autant qu'on lui attribue parfois, sur des bases stylistiques, un fameux cycle anonyme de six Messes L’Homme armé que Huelgas a déjà gravé («Dissection d'un homme armé », 1990). A partir des cinq messes et de la vingtaine de chansons qui composent son oeuvre, Van Nevel a bâti un beau panorama, bien qu'un peu court: une section de chacune des messes, puis trois rondeaux, et une chanson combinatoire (au texte particulièrement salé), interprétés dans diverses versions et configurations vocales qui magnifient le détail de ce contrepoint richement orné, aux phrases interminables. La plénitude des extraits de messe, l'incroyable tapis de sons flûtés pianissimo de la chanson Le despourveu, prouvent que le Huelgas n'a rien perdu de son exigence et de son inspiration.


 

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