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Diapason # 659 (07/2017)
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Glossa 
GCD923407




Code-barres / Barcode : 8424562234079

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Olivier Fourès

 

Fabio Biondi n'est pas un violoniste qui laisse indifférent. Comme bien peu d'interprètes, son jeu concertant est en perpétuelle évolution : ses « Concerti del Addio » de Vivaldi (Glossa, cf. no 635) montraient, en 2015, combien l'introspection et l'épuration prennent le dessus sur les maniérismes qui ont pu nous agacer, tandis qu'apparaissent parfois de splendides tensions, couleurs et relations orchestrales.

Son arrivée chez Leclair est d'autant mieux venue que les concertos du violoniste lyonnais souffrent d'une discographie plus que clairsemée, qui tarde obstinément à s'enrichir. Personne, à vrai dire, n'est sorti triomphant jusqu'ici de ces partitions très piégeuses. L’Opus 7 est une projection du concerto vivaldien (Somis, maître de Leclair, était un proche de Vivaldi depuis l'enfance) sur fond français. La lourde mollesse qui ouvre le disque laisse présager la pire synthèse... On sait que Leclair n'entendait pas par « allegro un mouvement trop vite », mais pour le coup c'est abuser de la permission ! tout comme dans le Vivace ( !!!) du Concerto no 1 (plage 12), mouvement de furie avec bariolages, fusées, motifs obstinés et obus de doubles‑croches. Aucune incision, aucun relief dans l'orchestre, on peine à distinguer les pupitres. Biondi cherche peut‑être à évoquer l'« Ange » LecIair, mais il choisit mal les endroits (et les moyens).

Cela dit, et, même si l'on retrouve çà et là les spasmes, altérations soudaines de tempo, des appuis arbitraires, des trilles au presque demi‑ton, un vibrato et l'intonation très personnelle, qui distinguent instantanément Biondi entre mille, ces tics restent secondaires derrière le jeu inspiré. La respiration de Biondi, son timbre plein et honnête, sa relation à l'orchestre (quelle magnifique entrée dans la ritournelle en ré mineur du Concerto no. 4, plage 4 1), envoûtent souvent. Pour une seule bouffée de cette poé­sie, le reste s'efface presque.

Il n'y a plus qu'à souhaiter à ce violoniste unique de prendre davantage le temps de peaufiner techniquement ses projets,et de renoncer une fois pour toutes aux ingrédients trop calculés, dont son inspiration n'a pas besoin pour nous toucher.

 


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