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Diapason # 658 (06/2017)
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Genuin 
GEN17453



Code-barres / Barcode : 4260036254532

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Xavier Bisaro

 

Grand absent de la discographie, l'orgue du XVe siècle reste une réalité de papier. Et pour cause : à part quelques tuyaux ou éléments de buffet intégrés à des instruments ultérieurs, on ne trouve aucun survivant ou quasi de l'époque où nombre de grandes églises furent dotées d'orgues monumentaux participant à la liturgie (essentiellement selon le mode de l'alternance avec les chantres). On mesure alors l'événement que représente la construction d'un orgue d'inspiration tardo‑médiévale, dont ce disque est une présentation en même temps qu'un appel aux fonds pour la deuxième tranche!

Reconstituée dans la nouvelle église de l'Université de Leipzig d'après des informations données par Praetorius, sa composition épurée (le Blockwerk auquel s'ajoutent un bourdon et une régale, le tout en attente de futurs jeux « Renaissance ») a inspiré à Daniel Beilschmidt un récital abondant. Manuscrits incontournables ‑ Buxheimer Orgelbuch, les codex de Faenza et de Robertsbridge, tablatures germaniques moins renommées et la transcription du Sanctus de la Messe de Machaut renvoient d'une part aux racines de l'orgue polyphonique. De l'autre, plusieurs versions de la chanson Fortune desperata prolongées par des chorals de Johannes Buchner et Seth Calvisius (qui fut organiste en ce lieu à la fin du XVIe siècle) illustrent l'adéquation des orgues de la fin du Moyen Age à des répertoires postérieurs.

L’ensemble est servi par une interprétation aussi agile qu'inventive. Beilschmidt parvient en effet à concilier la fine granularité des diminutions et une parfaite conscience du déroulement de ces musiques dans le temps. À rebours d'une conception pointilliste et excessivement vigoureuse du jeu des « primitifs », il traite son orgue, ainsi qu'il était souvent décrit, tel un choeur instrumental.

La rencontre de l'instrument avec les cloches est pleinement réussie: leurs résonances partagées en début et fin de programme évoquent une partie au moins du « complexe sonore » d'un office festif lorsqu'il était célébré avec tous les moyens de la solennité. Mieux vaut donc détourner le regard du buffet spartiate de l'orgue de Leipzig (des boiseries blanches dans un intérieur complètement... blanc) pour goûter un disque singulièrement coloré.
 


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