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Diapason # 616 (09/2013)
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Challenge Classics
CC72574




Code-barres / Barcode: 0608917257427 (ID314)

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Appréciation d'ensemble:
Analyste:  Philippe Ramin
 

Hormis une cantate, les six parti-tas furent les premières oeuvres éditées de Bach, d’abord une à une, à partir de 1726, puis réunies dans un cahier, en 1731. On comprend mieux, dans ce contexte d’un opus primus, la densité musicale, la difficulté technique et la variété d’inspiration. Bach entendait montrer ce dont il était capable dans sa première partition promise à « voyager », prenant grand soin d’y fusionner les différents styles.

Mais Ton Koopman ne cherche pas à souligner cette ambition du cahier. Au contraire, il nous surprend par l’esprit primesautier et aventureux avec lequel il aborde les six chefs-d’oeuvre. On reconnaît dans les Ouvertures, sinfonias ou préludes qui introduisent chaque Suite la grande liberté technique du claviériste et l’énergie particulière de son toucher. La grâce avec laquelle il aborde les délicates allemandes ou le Passepied en soi est moins attendue. La sarabande de la Partita n° 1, très intériorisée, étonne par son caractère intimiste mais finit par convaincre. La grande maturité venue, Koopman semble de plus en plus intéressé par l’émotion qui se dégage d’un jeu pas toujours très stable mais riche de sens - une registration très originale, morcelée là ou la tradition nous a ha bitués à des plans sonores immuables, participe pleinement à cette expression plus humaine, subjective.

Le prélude et la gigue de la Partita n° 5 dérouteront l’amateur de perfection technique, pourtant c’est un peu l’art d’un Cortot qu’elle nous évoque par cette manière de brosser à grands traits, de rendre compte avant tout du geste musical. A ce titre, on est assez loin, par exemple, de son approche des Suites françaises parue il y a une vingtaine d’années chez Erato.

Cette vision riche, sincère, ne cherche pas l’originalité mais plutôt à établir un lien privilégié avec l’auditeur. Dérangeante sans doute, elle n’est pas à mettre entre toutes les oreilles. On notera, enfin, le choix de quelques variantes présentes dans plusieurs sources, détails discrets sans grande conséquence sur nos habitudes auditives.         

 

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