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Classica # 174 (07-08/2015)
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DG
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Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Philippe Venturini

 

MAHAN ESFAHANI, CLAVECINISTE RENVERSANT

 

Nourri du baroque et passionné de musique de notre temps, Esfahani interprète les deux simultanément et en démontre les folles similitudes.

 

Le programme semble sens dessus dessous, ballotté entre les XVIlle et Xxe  siècles. On y remarque bien sûr le retour régulier du thème de La Follia qui balise ce sinueux parcours: Scarlatti, Carl Philip Emanuel Bach et Geminiani, dans son arrangement du Concerto op. 5 no 12 de Corelli en proposent chacun des variations. Mahan Esfahani explique alors que « [s]on esprit s'est mis à faire le lien » entre cette « manipulation de formules et de "cellules " de matériau » et la musique minimaliste. Le claveciniste iranien justifie enfin la présence de Bach, influencé par le style concertant d'Antonio Vivaldi marqué par « l'emploi de figurations répétitives ». Si le projet séduit l'esprit, sa réalisation comble les sens. Dès les premières mesures des variations de Scarlatti, Mahan Esfahani prouve qu'il dispose des moyens de ses ambitions: malgré une route cahoteuse, parsemée de rythmes pointés et de trilles, il mène son clavecin à vive allure, l'oeil rivé sur l'horizon, sans jamais dévier d'une double croche. Pied au plancher, il entraîne l'auditeur dans la course folle du Concerto de Górecki. Le premier mouvement, par son caractère obstiné, évoque autant les expériences
furieuses d'un Ligeti qu'une toccata déréglée alors que le second gambille dans un jardin baroque à l'anglaise imaginé par Nyman. La virtuosité étourdissante de Esfahani et la détermination de Concerto Köln offrent à ce concerto enregistré avec clavecin ou piano, sa meilleure version. La même énergie folle s'empare du Concerto de Johann Sebastian Bach comme de Piano Phase de Steve Reich transcrit par Mahan Esfahani et fait triompher le clavecin. Renversant
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