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Diapason # 627 (09/2014)
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Code-barres / Barcode : 3760213650153

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Appréciation d'ensemble:

Analyste: Océane Boudeau

Bruno Bonhoure et sa Camera s'aventurent dans l'un des répertoires médiévaux les plus enregistrés. Noté à la fin du XIVe siècle pour les pèlerins du monastère de Montserrat près de Barcelone, le Livre vermeil ‑ ainsi désigné à cause de sa couverture en velours rouge ‑ comporte huit chants en latin et deux en catalan. Manuscrit modeste par son ampleur mais riche par les styles qui s'y côtoient. Les sophistications de l’Ars nova répondent à la verve mélodique populaire ‑ certaines mélodies pouvaient être dansées. Cette variété pose un défi à l'interprète.

Bruno Bonhoure possède deux casquettes avec lesquelles il jongle à la perfection. Depuis ses débuts, il se partage entre le répertoire médiéval (« Peirol d’Auvèmha », 2009) et la musique traditionnelle de son Cantal natal (« Se canta que recante », 2006). C'est donc tout naturellement que la Camera delle Lacrime introduit son programme avec le chant de la Sibylle en catalan, et le clôt avec Els segadors, hymne de la Catalogne.

Capté sur le vif, l'album est un spectacle plus qu'un enregistrement. L’énergie et la verve de Bonhoure s'y déversent à foison ; nous voici propulsés dans l'abbatiale catalane en train d'entonner ces chants festifs en compagnie des pèlerins venus adorer la Vierge noire. La Camera ne fait pas de concession en cherchant à raccourcir les formes strophiques, qui sont majoritaires. Elle leur donne au contraire une certaine ampleur grâce au renouvellement de l'effectif vocal et instrumental (Stella splendens in monte). Un beau travail sur l'improvisation fait le reste (Polorum regina).

Mais quand l'écriture devient plus savante, et appelle à notre sens une ligne vocale plus soutenue (Mariam Matrem Virginem), le chant se contente d'une déclamation trop heurtée. On n'est pas près d'oublier ici la regrettée Montserrat Figueras et la leçon de poésie qu'elle y donnait (Hesperion XX, 1979). Il n'empêche : on attend avec impatience le nouveau spectacle de la Camera qui troque ici ses larmes contre un généreux soleil.
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