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Diapason # 638 (09/2015)
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Analyste: Sophie Roughol

Praetorius n'est pas un ‑ Michael le plus connu (1571‑1621), maître de chapelle à Wolfenbüttel et Dresde, avec les danses de Terpsichore et le traité Syntagma musicum ‑ ni même deux, mais trois, avec Hieronymus (1560‑1629) et son fils Jacob (1586‑1651), sans lien familial avec le précédent, membres d'une dynastie d’organistes de Hambourg. Et même plus. Quand on sait que le père de Hieronymus s'appelait aussi Jacob, et l'un de ses autres fils Michael, on a le droit de se perdre un peu, d'autant que le livret à la gloire du chef ne s'attarde pas sur le sujet... Qu'importe le flacon. Reste l'ivresse de neuf motets à double ou triple choeur sur des textes du Cantique des cantiques, dont peu ont été déjà enregistrés, par Manfred Cordes (CPO) ou encore Andrew Carwood (Hyperion).

 

Pablo Heras‑Casado retrouve le Choeur et l'Ensemble Balthasar‑Neumann qu'il dirigeait dans L'Elixir de Donizetti avec Villazon. La prise de son rend justice à leur plasticité, intonation et spatialisation exemplaires. Écoutez la déclamation sensuelle du Indica mihi de Jacob (« Dis‑moi, ô toi que mon coeur aime... »), ses doublures instrumentales (cornet, dulciane, trombones, cordes, orgue et théorbe) fusionnelles, ses bouffées dynamiques exaltées. Les jeux de textures, les violes du « Et misericordia ejus », l'irrésistible embrasement du « Abraham et semini ejus in saecula » puis la doxologie jubilatoire: tout transfigure la performance d'écriture sur cantus firmus en hexacorde du Magnificat per omnes versus super ut re mi fa sol de Michael. Le Quani pulchra es de Jacob est madrigalesque, une transparence polyphonique immerge l'auditeur au centre du triple choeur Tota pulchra es de Hieronymus. Le parcours en zigzag de Pablo Heras‑Casado (Schumann, Mendelssohn, Schubert, mais aussi Boulez, Weil, Maderna ... ) a‑t‑il nourri cette vision très personnelle des motets du XVIIe siècle qui le captivent depuis toujours ? Puissante mais très analytique, quasi symphonique par le jeu des doublures instrumentales, sollicitant toutes les ressources dynamiques et métriques du texte musical, son ampleur oratoire nous fascine.

 

 

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