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Diapason # 638 (09/2015)
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CDS7670/1-2



Code-barres / Barcode : 8007144076702

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction ~ (Très approximatif)
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Analyste: Roger‑Claude Travers


Ce Farnace 1738 (incomplet) était capté sur le vif en 2013 au Mai Musical Florentin. Un DVD nous dira bientôt si la mise en scène était suffisamment astucieuse pour déjouer l'intrigue un peu statique dont Sardelli, en pointilleux musicologue, ne facilite guère la compréhension (il écarte le troisième acte jamais terminé par Vivaldi, mais que Delaméa et Fasolis ont reconstitué à partir du manuscrit complet de la variante de 1731, dans la gravure splendide parue chez Virgin). Pour le reste, les seules différences notables concernent l'air de Selinda « AI vezzegiar d'un volto » (qui passe ici à la trappe) et le choix de la sinfonia d'Ouverture (hier celle du Farnace de 1731, ici celle du Bajazet de 1735). La direction d'orchestre est optimale dans les deux cas, même implication dramatique, mêmes tempos, même subtilité d'approche.

 

Le choix des caractères et donc des chanteurs fait toute la différence. Le drame repose sur trois fortes figures. Farnace, vaincu par les Romains, demande à son épouse Tamiri de se tuer par honneur après avoir sacrifié leur fils. Il se réservera le même sort. Berenice, mère de Tamiri, est ivre de vengeance contre Farnace, dont le père Mithridate a tué jadis son mari. Elle s'allie aux Romains pour l'abattre.

 

Tamiri, pour Vivaldi, ne pouvait être que la Giro. Fasolis optait pour l'envoûtante Ruxandra Donose, au doux velours, d'une profondeur et d'une touchante humanité ; Sardelli succombe aux couleurs étranges d'une Sonia Prina aux accents pathétiques, à la charge dramatique plus proche peut‑être de Giro. La souplesse, l'agilité et l'autorité de Max Emanuel Cencic en font pour Fasolis le Farnace idéal de la version de 1738, adaptée spécifiquement pour un castrat alto. Mary‑Ellen Nesi incarne ici un Farnace déchiré plutôt convaincant mais rayonne peu. Reste Delphine Galou, extraordinaire de force et de fureur: c'est la Berenice qui manquait à Fasolis pour parfaire un plateau de rêve. Ecoutez son « Da quel ferro » halluciné ! Le « Quell'usignolo » gauche de Roberta Mameli a peu d'atouts face à Karina Gauvin, comme la Selinda de Loriana Castellano devant la féline Ann Hallenberg. Notice en itaIien et anglais seulement, sans le moindre livret : la balance penche sans regret vers l'impeccable édition Virgin.           

 

 

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