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Diapason # 638 (09/2015)
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CDS7713/1-29



Code-barres / Barcode : 8007144077136

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Roger‑Claude Travers

Tartini en famille

 

Distillée au fil des ans en vingt‑neuf CD, bouclée en 2013, la première intégrale des cent vingt‑cinq concertos de Tartini est empilée désormais dans un sobre coffret cartonné. Une brève présentation générale par Danilo Prefumo et la note explicative sur la reconstruction des oeuvres par Nicola Reniero (en italien et anglais) complètent chichement l'ensemble. On attendait au moins un texte de synthèse sur les trois périodes de composition chez Tartini. Il fut avec le Padre Martini un Nocher du siècle des Lumières, d'abord héritier majeur de Corelli, dont il revendiquait la filiation. L'influence du style galant est évidente dans ses œuvres de maturité, à partir de 1734. Son langage s'enrichit alors et se simplifie à la fois, si bien que l'accompagnement orchestral devient presque accessoire. Enfin le novateur, qui retaille sans cesse le moule des concertos pour violon comme Scarlatti celui des sonates pour clavier, s'aventure jusqu'aux portes d'une sorte de préromantisme après 1750.

 

L'exhumation complète des concertos aurait pu être perçue par Tartini comme un viol. Seul un intime avait accès aux manuscrits maintes fois révisés, corrigés, raturés, presque illisibles pour le non‑initié. Le violoniste Giovanni Guglielmo est sans doute, aujourd'hui, le disciple légitime du « Maître des Nations ». Son fils Federico Carlo Lazari, Nicola Reniero et lui‑même ont vécu pendant quinze ans au chevet d’oeuvres dégradées, dont la restitution nécessitait une maîtrise consommée des conventions d'écriture. Le résultat est remarquable. Au fil des volumes, l'interprétation s'est affirmée autant qu’affinée. Tous lisent et parlent la langue tartinienne sans accent. Unissons à cet hommage Pietro Mosetti Casaretto, fondateur du label Dynamic et initiateur du projet, disparu en 2012 . Le chef Claudio Scimone, tartinien passionné, me répondit vers 1980, quand je lui suggérai de graver l'opera omnia concertant, que c'était irréalisable vu l'ampleur du travail de reconstruction. Qui, de plus, voudrait écouter « tout» Tartini ? Ce coffret essentiel lui fournit la réponse.

 

 

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