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Classica # 175 (09/2015)
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Harmonia Mundi
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Analyste: Philippe Venturini

 

LES ASTRES DE LA NUIT

 

Un certain 23 février 1653, à Paris, le théâtre du Petit‑Bourbon vit se jouer le premier ballet de cour. Sur scène se côtoyaient des artistes professionnels, le jeune Louis XIV et de nombreux aristocrates. Récréation magistrale


 

Théophraste Renaudot vanta dans La Gazette, « la beauté des récits, la magnificence des machines, la pompe superbe des habits et la grâce de tous les danseurs » qui illuminèrent la scène du théâtre du Petit‑Bourbon ce soir du 23 février 1653. Pas moins de 260 personnages distribués en 43 entrées se croisaient en effet dans ce Ballet royal de la nuit conçu sur un livret d'Isaac de Benserade. Prétexte à une débauche d'effets, de décors (Giacomo Torelli) et

de costumes, l'intrigue suit cependant une logique narrative puisqu'elle accompagne la fin de l'après‑midi jusqu'à l'aurore.

 

Comme son nom l'indique, le ballet de cour convoque l'aristocratie sur scène. Le présent réunissait ainsi un Louis XIV adolescent, familier des planches depuis deux ans, son frère, le duc d'York, futur roi Jacques II, et un aréopage de marquis et de comtes, mêlés à des artistes professionnels parmi lesquels le jeune Lulli. Sébastien Daucé et son équipe n'affichent pas le Ballet royal de la nuit mais proposent Le Concert royal de la nuit: une large anthologie (51 des 77 danses, toute la musique vocale) assortie d'extraits de l’Orfeo de Luigi Rossi et de l’Ercole amante de Cavalli.

 

S'y déploient les sonorités instrumentales envoûtantes de ce premier baroque, riche des souvenirs de la Renaissance (cornets, saqueboutes) et des échos du plein air (le timbre perçant des hautbois). L'Ensemble Correspondance ne cherche pas à gommer les contrastes sur lesquels joue ce répertoire mais il les soumet à un indispensable maintien, hérité de la préciosité du premier XVIle siècle.

 

« Le soleil qui me suit c'est le jeune Louis », annonce l'Aurore. Vingt ans avant les tragédies en musique de Lully, le divertissement assoit déjà le pouvoir royal.


  

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