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Diapason # 649 (09/2016)
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Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Luca Dupont‑Spirio

 

Les festivités commencent déjà : anticipant les quatre cent cin­quante ans de la naissance de Monteverdi, Leonardo Garcia Alarcon et sa Cappella Mediterranea lui rendent hommage à travers un album parcourant l'ensemble de son oeuvre, du Livre III de madrigaux (1592) au Couronnement de Poppée (1642) en passant par Orfeo (1607). Une rétrospective placée sous le signe des sept péchés capitaux: chaque page convoquée illustre soit l'un d'entre eux, soit une vertu réparatrice. Ainsi, le duel verbal entre Néron et Sénèque, à l'acte 1 du Couronnement, représente l'orgueil, les conciliabules des rivaux d'Ulysse l'envie, Si ch’io vorrei morire (Livre IV) la luxure ; mais « Orfeo son io » figure la charité, Altri canti d'amore le courage, et pour la tempérance, Alarcon a composé lui-même la musique perdue d'« Imparate mortali » ‑ Ulysse encore ‑, en un exercice de style réussi. Il faut convenir que l'oeuvre montéverdien se prête à une telle approche, tant il se nourrit d'enjeux moraux, à travers la poésie madrigalesque comme dans le scepticisme des livrets d'opéra.

On se réjouit de voir cet anniversaire fêté en famille, l'équipe du chef argentin retrouvant des piliers tels que Christopher Lowrey, Emiliano Gonzalez‑Toro et bien sûr son épouse Mariana Flores. Chanteurs et ensemble se montrent d'ailleurs au meilleur de leur forme. Le Néron de Lowrey ‑ pour la scène avec Sénèque ‑ et celui de Gonzalez‑Toro ‑ face à Lucain à l'acte Il ‑ rivalisent de férocité insolente, avec plus de tranchant chez le premier, de fantaisie chez le second. Toujours plus riche et sédui­sant dans son intimité, le timbre de Mariana Flores fait merveille dans Si dolce è 'l tormento, les dernières strophes révélant des profondeurs saisissantes. La rondeur puissante de Gianluca Buratto, le velouté de Mathias Vidal ne sont pas en reste, tous deux se montrant infaillibles dans l'articulation des vocalises ‑ écoutez­les dans l'acte lII, scène 5 du Retour d'Ulysse. Outre les qualités qu'on lui connaît,dans les scènes d'opéra, le plateau affiche dans les cinq madrigaux polyphoniques une cohésion et un équilibre dignes des plus grands spécialistes. Le tout placé sous la direction savante et sans flottement d'Alarcon. Prélude à l'anniversaire de Monteverdi, ce kaléidoscope vaut aussi comme une introduction savoureuse à son univers.

 


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