Texte paru dans: / Appeared in:
*

Diapason # 649 (09/2016)
Pour s'abonner / Subscription information


Alpha ALPHA890



 

Appréciation d'ensemble:

Outil de traduction (Très approximatif)
Translator tool (Very approximate)
 

Analyste: Gaëtan Naullau

 

La redécouverte des clavecins fut une révolution des années 1970. Non pas du clavecin, mais de ses incarnations formidablement diverses d’une région, d’une génération, d’un facteur de génie à l’autre. Tel instrument se prête à tel phrasé, et se refuse à tel tempo: son caractère propre affecte fondamentalement la lecture et l'écoute de Frescobaldi, Bach ou Rameau. Bruno Cocset a entrepris pour le violoncelle une aventure comparable et fertile, dont témoigne un coffret merveilleux. Ses collègues avaient pris soin de distinguer d'une part la grande basse de violon française, avec une corde grave de si bémol, et de l’autre le violoncelle piccolo prisé par Bach. Lui a ouvert l’éventail des possibles avec la complicité amicale et expérimentale du luthier Charles Riché : variations de taille, de proportions, de structure, de tensions... Toutes choses que les restaurations du siècle romantique avaient normalisées. Un essai dense de Marc Vanscheeumijck pose les bases historiques de cette exploration sonore, et une quinzaine de tableaux anciens font écho à la galerie de divos que notre virtuose caresse dans le sens du poil: des fluets et des dodus, des Caruso et des Schreier, des Paul Agnew, des Kipnis, des Björling, des Prégardien.. .

Mieux que le condensé d’une discographie jalonnée de nombreux Diapason d'or (et augmentée de quelques inédits), ce coffret met ses étapes en perspective. « Une histoire du violoncelle » lisons‑nous en sous‑titre ? Des violoncelles ! Et des histoires ! Car Cocset se méfie des lectures déterministes de révolution musicale. Son archet rend évident ce que des thèses entières ne sauraient exprimer de façon aussi nuancée : une même époque voit s'exprimer des classiques et des prospectifs, des archaïques et des galants, et il n’est pas rare qu’une oeuvre joue sur plusieurs tableaux, De Vitali à Bach, de Frescobaldi à Geminiani et Boccherini, son attirail de cordes et de bois déjoue voluptueusement nos classifications faciles.

 

 


   

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews