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Diapason # 651 (11/2016)
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DHM 88875194662



Code-barres / Barcode : 0888751946620

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Luca Dupont‑Spirio

Sous le règne de Charles VI (1711‑1740), dernier des Habsbourg, Vienne et sa glorieuse chapelle impériale éveillent fantasmes et ambitions. Avides de faire exécuter leurs oeuvres par certains des meilleurs musiciens d'Europe, les compositeurs affluent de toute l’Autriche et de plus loin dans l'espoir d'un poste. Parmi eux, plusieurs virtuoses du violon, dont Andrés Gabetta et son ensemble présentent une sélection de concertos. On a beaucoup spéculé sur la dédicace de La cetra, adressée par Vivaldi à Charles VI, comme sur les motivations du voyage qui le vit mourir à Vienne moins d'un an après l'empereur, patron potentiel qui pourtant ne l'employa jamais. On connaît moins Angelo Ragazzi, napolitain, et donc sujet des Habsbourg, qui suivit le souverain de Barcelone à la cour danubienne avant de retrouver sa ville natale, pour réintégrer ensuite la chapelle impériale ‑ où officiait également Joseph Ferdinand Timmer. Et Joseph Umstatt servit le prince Nicolas ler Esterhazy, futur patron de Haydn.

Si les découvertes proposées ‑ tout le programme, sauf le La mineur de La cetra ‑ n'ont rien de renversant, les oeuvres sont de belle facture. Gabetta et son ensemble exposent élégamment une technique raffinée du jeu concertant. Main gauche infaillible du soliste, élan naturel du phrasé, reconduit d'autant plus habilement à chaque nouvelle impulsion que les fins de phrases sont parfaitement négociées. Une belle prise de son laisse rayonner le violino principale sans l'arracher à l'orchestre. Le discophile connaissant les Ragazzi de l'Accademia Per Musica (Capriccio) trouvera là une interprétation autrement plus inspirée et cohérente, dans le choix des tempos comme dans le tissage de la texture. A cette lecture sensible et mûre, on voudrait demander un supplément de folie ; mais on joue déjà ici, à plus d'un titre, dans la cour des grands.


   

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