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Classica # 166 (10/2014)
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Harmonia Mundi
HMU807588



Code-barres / Barcode : 0093046758868 (ID468)

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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation :
Analyste: Jérémie Bigorie
 

Si ces trois histoires sacrées connaissent déjà les honneurs du disque, leur compilation sous thématique sacrificielle semble inédite. Elle s'impose pourtant par son évidente cohérence, Marc‑Antoine Charpentier ayant été par ailleurs élève de Giacomo Carissimi lors de son séjour romain. Quant aux Sonates et Symphonies de Sébastien de Brossard, elles constituent un liant idoine et nous rappellent que c'est bien grâce à un manuscrit du célèbre théoricien que Le Reniement de saint Pierre nous est parvenu. À l'instar du Sacrifice d’Abraham, la principale difficulté réside dans la dramaturgie impliquée par les dialogues solistes, les choeurs ayant un rôle plus fonctionnel. Avec deux voix par partie, David Bates trouve le compromis idéal entre une option chorale et le respect « à la lettre » des us de l'époque où « choeur » signifiait simplement la réunion de tous les intervenants. Il obtient de son petit ensemble instrumental une élasticité rarement égalée dans ce répertoire, qui conjure le statisme propre à l'oratorio, quitte à basculer un peu trop dans l'opératique. Mais c'est surtout aux solistes que l'on adressera ce reproche, notamment au Petrus de Nicholas Scott, d'un maniérisme outrancier, et qui n'a rien de la haute‑contre requise en Isaac dans Le Sacrifice d'Abraham.

On retrouve cette même esthétique madrigalesque dans le Jephte de Giacomo Carissimi dont on notera l'abandon bienvenu de la prononciation latine « à la française ». Sophie Junker s'y montre une Filia attachante dans « Plorate colles ».

Dommage que Robert Murray (Jephte) tombe dans les mêmes travers que Nicholas Scott. Le « Plorate, filii Israel » conclusif ne peut toutefois rivaliser avec la perfection du Monteverdi Choir (Gardiner/Erato) qui rejoignait la grâce des anciennes polyphonies. 

 

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