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Appréciation d'ensemble:
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Outil de traduction (Très approximatif) |
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Analyste:
Jérémie Bigorie
On avait laissé
Anna Prohaska en Blondchen dans L'Enlèvement au sérail de Yannick
Nézet-Séguin (DG). On la retrouve soliste, toujours en « Orient », dans ce
récital-Janus (mais trilingue) consacré à deux reines : l'une, Didon, appartient
à la légende, l'autre, Cléopâtre, à l'histoire. Deux femmes aux prises avec un
monde d'hommes, dont le destin tragique exalta la muse des compositeurs
baroques... et le talent de la soprano allemande. Sans doute un temps
d'adaptation est-il nécessaire pour s'acclimater à sa manière, qui n'est pas
sans rappeler celle d'une certaine Cathy Barberian : la puissance n'est certes
pas sa qualité première, mais notre chanteuse parvient à en faire un atout en
s'autorisant des chemins de traverse expressifs en vue d'incarner au mieux le
personnage. Cela nous vaut tantôt ces aigus au bord de l'évanouissement (« Ah
! Belinda, I am press'd with torment »), tantôt une coloration légèrement
assombrie (« A Dio regni, a Dio scettri ») ; dans tous les cas, ce timbre
est chez
lui dans la demi-teinte, à l'image de la Cléopâtre que Hasse mit en scène dans
sa sérénade : « Morte col fiero aspetto » montre la reine à la fois
blessée dans son orgueil et toujours amoureuse d'Antoine. Pour la célèbre «
When I am laid in earth » de Purcell, il convient d'oublier nos références :
avec Prohaska, la cantatrice s'efface derrière la femme ; rarement cet air aura
été chanté avec une sensualité aussi troublante, à laquelle nous préparait un «
Oft she visits this lone mountain » aux saillies quasi-parlées. Que dire
enfin d'Antonini ? Toujours maître en son « jardin », il dispense un
accompagnement qui colle au plus près aux intentions de sa partenaire. En prime,
des intermèdes instrumentaux signés Locke et Castello de toute beauté. |
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