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Diapason # 653 (01/2017)
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Code-barres / Barcode : 0755138104822(ID579)

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Analyste: David Fiala

 

A ce rythme, l'intégrale (sans précédent) des dix‑huit messes de Josquin par les Tallis Scholars sera bouclée en 2021, juste à temps pour la commé-moration des cinq cents ans de sa mort.

Les deux à l'affiche du sixième volume présentent des singularités qui embarrassent les musicologues. La Missa Une mousse de Biscaye est construite sur une monodie populaire qui raille les déboires d'un séducteur éconduit par une « jeune fille du pays basque » ; elle souffre de maladresses d'écriture assez inhabituelles pour qu'on la considère comme une oeuvre de (prime) jeunesse. Les «josquinologues » de la Silicon Valley vous surligneront en queIques clics toutes les dissonances ou quintes parallèles de la partition:
 ( http://jos­quin.stanford.edu/work/?~id=Jos0502 ), bien inhabituelles pour le maître.

L’autre, la Missa Di dadi, prend pour socle une chanson de Morton, présentée à la ligne de ténor, tantôt plus vite, tantôt plus lentement. L'unique source de l’œuvre (imprimée à la date tardive de 1514) indique ces diminutions/augmentations de valeurs par des dominos, ou dés (d'où le titre). Des spécialistes peinant à y reconnaître son style ont proposé de l'attribuer à des auteurs plus jeunes. En résumé, pour des raisons différentes, ces deux opus sont en marge du noyau des chefs-d’oeuvre du maître dans le genre de la messe, et de sévères gardiens du temple ont déjà suggéré plusieurs fois de les en expulser.

Le nouveau disque, par l'habilité des Tallis Scholars, vient peser dans la balance des musicologues ‑ et fait jeu égal, dans la Missa Di dadi, avec le merveilleux Medieval Ensemble of London (L’Oiseau‑Lyre, 1984). Le collectif de Peter Phillips reste fidèle au deux par partie, et choisit une formation basse. Ni sopranos, ni contre‑ténors, mais deux altos féminins et six hommes.

Ainsi juxtaposées, les messes sont de fait assez incomparables. La Missa Di dadi déploie de nombreux moments inoubliables, notamment de longs développements sur des motifs répétés, dont Peter Phillips souligne l'élaboration d'ensemble en alternant sections en solo et en tutti. La seconde présente, elle, quelque chose d'erratique, de presque informe parfois, très loin de la force de construc­tion qu'on associe à Josquin. Les tempos modérés et les lignes ciselées des interprètes parviennent néanmoins à insuffler à ce contrepoint biscornu sur le papier une belle amplitude sonore et une dimension méditative inattendue. Bref, voilà tout l'intérêt des intégrales : dévoiler des facettes méconnues d'un auteur avec l'exigence et la conviction le plus souvent réservées aux plus fameux opus.

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