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Diapason # 661 (10/2017)
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Ricercar
RIC386



Code-barres / Barcode : 5400433903866

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Jacques Meegens

Les mystérieux « fumeurs » du XIVe siècle n'ont pas fini d'intriquer. La fumée qu'ils exhalent n'est sans doute pas matérielle: elle représente plutôt les raisonnements intellectuels, évanescents, d'un cercle de penseurs fondé par le poète Eustache Deschamps ‑ alias Jean Fumée, ou encore maître Fumeux. Les composi teurs Jehan Hasprois et Solage, qui y font référence dans leurs chansons, appartenaient‑ils eux‑mêmes à ce cercle ? La complexité volontiers ésotérique des musiques de la fin de ce XIVe siècle, désignées aujourd'hui sous le nom «d'art plus subtil», ars subtilior, rend l'hypothèse plausible. 

L'ensemble Santenay, composé de disciples de Kees Boeke (Mala Punica, Tetraktys), consacre son deuxième disque à ces volutes musicales. Le petit collectif (soprano, orgue portatif, flûte, vièle et luth) fait la part belle aux instruments dans ces rondeaux et ballades.

Loin d'un programme classique, Santenay cherche à construire une ambiance, par l'insertion d'interludes bruitistes aux titres évocateurs, tels que Brume, Éphémère, ou encore Émanation. L’argument du livret en est.."fumeux (« il s'agit d'une invitation à la musique pour permettre aux oreilles et à la conscience d'être éveillées et libérées au moment où l'art fait son apparition »). Entre ces considérations new age et la mécanique de haute précision du contre­point médiéval, le choc est parfois rude, comme dans ce Ray au soleyl qui s'interrompt en plein milieu pour laisser place à un bruit de fond. D'autres pièces s'en tirent mieux. Le basile de Solage, ample ballade d'une dizaine de minutes, déploie en toute clarté la délicatesse de son écriture.  

Les instruments savent présenter des ornementations inventives et convaincantes (Onques ne fu si dure pertie). Le montage les met très en avant quitte à occulter la voix dans sa tessiture grave. Et si le timbre droit et les phrasés de la soprano sont d'une indéniable musicalité, l'élocution passe au second plan : on n'entend rien de ces poésies françaises, qui rivalisent pourtant de finesse avec la musique qui les porte.


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