Texte paru dans: / Appeared in:
*  

Diapason # 618 (11/2013)
Pour s'abonner / Subscription information


Glossa
GCD 922802




Code-barres / Barcode: 8424562228023 (ID348)

Consultez toutes les évaluations recensées pour ce cd ~~~~ Reach all the evaluations located for this CD

Appréciation d'ensemble:
Analyste:  Denis Morrier
 

On ne compte plus les albums dédiés à Gesualdo. A tel point qu’on risque d’oublier qu’en son temps, le maître du madrigal le plus estimé, édité et fêté, était Luca Marenzio, aujourd’hui desservi par une discographie bien modeste: jusqu’à ce nouvel enregistrement, nous ne disposions guère, pour découvrir l’un des plus brillants polyphonistes italiens du XVIe siècle, que des anthologies du Concerto Vocale (1981), du Consort of Musicke (1988) et des réalisations plus récentes de Rinaldo Alessandrini (2001, incluant le Livre I à quatre voix) et de la Venexiana (1999 et 2001, Livres VI et IX). C’est peu pour rendre compte de la foisonnante production d’un maître dont l’activité s’est partagée entre les cénacles aristocratiques et ecclésiastiques de Mantoue, Ferrare et Rome.

Un excellent texte de présentation de Marco Bizzarini nous invite à découvrir l’opus édité en 1580 par un jeune compositeur de vingt-six ans, dont la carrière prenait son envol dans la Ville éternelle sous le patronage du cardinal Luigi d’Este : « l’enchevêtrement subtil du faste et de la dévotion, de l’Eros et de la Contre-Réforme, nous fait comprendre la floraison extraordinaire du madrigal romain. » Ce Primo libro réédité à neuf reprises connut un grand retentissement : diffusé jusqu’aux confins de l’Europe, son contrepoint sobre, tout de pureté et d’équilibre, son traitement gracieux de la poesia per musica furent considérés par maints commentateurs comme l’expression d’un véritable « classicisme de la Renaissance ». La finesse des figurations expressives — qui se montreront plus hardies dans ses derniers opus — lui permet par exemple d’évoquer, dans le crypto-érotique Tirsi morir volea, le désir inassouvi d’une demoiselle priant le beau berger de faire durer le plus doux moment. La Compagnia virtuose n’est pas moins à l’aise ici qu’il y a quelques mois dans les clairs-obscurs de Gesualdo (Diapason d’or, cf no 611). La beauté des timbres, la qualité de l’intonation, la précision de l’articulation, le ciselé des mélodies et des dynamiques, tout ici donne forme aux émotions les plus subtilement diverses.

Fermer la fenêtre/Close window

 

Cliquez l'un ou l'autre bouton pour découvrir bien d'autres critiques de CD
 Click either button for many other reviews