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Classica # 155 (09/2013)
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Harmonia Mundi
HMC 902169




Code-barres / Barcode: 3149020216927 (ID329)

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Appréciation d'ensemble / Overall evaluation :
Analyste: Philippe Venturini


CHARPENTIER SORT DU MARAIS

Sébastien Daucé et l’ensemble Correspondances ressuscitent trois motets de Marc-Antoine Charpentier, ou se côtoient ferveur, majesté et sensibilité.

Marie de Lorraine, dite Mademoiselle de Guise, disposait en son hôtel de la rue du Chaume à Paris (partie de l’actuel hôtel de Clisson, siège des Archives nationales) d’un ensemble fort réputé d’une quinzaine de musiciens. C’est à son intention que Charpentier composa de la musique sacrée, telle celle du présent programme, et profane (Actéon, Les Artsflorissants, La Descente d’Orphée aux enfers). Les trois motets retenus entre lesquels se glissent deux pages purement instrumentales, l’Antienne H. 526 et l’Ouverture H. 536, se destinent à six voix, trois féminines et trois masculines. Charpentier se plaît alors à multiplier les combinaisons tant pour servir le texte que pour flatter l’oreille. Une des qualités de cet enregistrement est de mettre en valeur, sans pour cela forcer le trait, cette écriture polyphonique. Il suffit d’écouter la succession des versets « Quoniam iniquitates » à quatre parties, trois dessus et une haute-contre, et « Tibi soli peccavi » à voix seule de dessus du Miserere H. 193 pour s’en convaincre. Non seulement la lisibilité du premier reste absolue mais encore l’élaboration de la construction du second (fragments mélodiques partagés entre la voix et les violons) se suit avec clarté tout comme la conclusion fuguée pourtant menée avec détermination. L’attitude doucement orante, le ton recueilli et l’inspiration constante des Litanies de la Vierge H. 83 justifient sa présence dans le titre du disque comme en fin de programme. Au dolorisme du Miserere si bien exprimé par l’Ensemble Correspondances succèdent la tendre dévotion et l’énumération des qualités mystiques de la mère du Christ que couronne un Agnus Dei aux ombres caravagesques.

Si ce premier enregistrement de Sébastien Daucé ne fait pas oublier son prédécesseur William Christie chez le même éditeur (HM) ou Jean Tubéry (Virgin) et Hervé Niquet (Naxos) il confirme, après un précédent « Choc » (ZZT), leur incontestable intelligence de la musique de Marc-Antoine Charpentier où se côtoient majesté et sensibilité.

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