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Diapason # 640 (11/2015)
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Musique en Wallonie
MEW1756




Code-barres / Barcode : 5425008315768

Appréciation d'ensemble:

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Analyste: Océane Boudeau

D'une rencontre entre des musiciens et un manuscrit de la cathédrale de Tournai (le Livret des confrères de la confrérie de la Transfiguration du Seigneur) a germé un projet audacieux. Les très savants commentaires qui accompagnent le disque nous apprennent que cette confrérie, fondée dans la première moitié du XVe siècle, fut active pendant plus de trois cents ans. Huit prêtres se réunissaient alors afin de célébrer la Transfiguration du Seigneur. Les Psallentes ont donc puisé dans le répertoire monodique et polyphonique, copié entre la première moitié du XVe siècle et 1602, une judicieuse sélection où alternent plain‑chant non mesuré (cantus planus), plain‑chant mesuré (cantus fractus) et polyphonies.

 

La réalisation est aussi rigoureuse que la présentation de l'album: huit chanteurs masculins endossent le rôle des confrères, et le programme suit le déroulement liturgique de la fête; ln vigiliam, Suffragia, Ad missam et ln fine misse. Trop souvent parent pauvre du répertoire de la Renaissance, le plain‑chant occupe ici une place centrale et fait l'objet d'un soin tout particulier. Le texte latin concentre toute l'attention des interprètes, qui soignent sa diction et sa compréhension. Mais la beauté du plain‑chant ne cède en rien à celle de la polyphonie, où s'épanouissent les voix moelleuses et veloutées des Psallentes portées par la belle acoustique de l'abbaye de Beaufays.

 

L’alternance entre plain‑chant et polyphonie constitue l’idée maîtresse de ce disque : alternance dans la messe, où le propre est chanté en plain‑chant et l'ordinaire en polyphonie, mais aussi au sein de certaines pièces, notamment le Magnificat des vêpres, où se succèdent tour à tour la polyphonie d’Antoine de Févin et le cantus planus. Ou encore dans la très belle séquence Thabor superficie qui reprend la mélodie de Veni, sancte spiritus en usant, cette fois‑ci, du cantus fractus. Cantus fractus que l'on retrouve dans d'autres monodies: le Sanctus dit « Vineux » attribué au compositeur éponyme ou l'offertoire Deus enim omnium. Qui dit plain‑chant ne dit pas forcément monotonie, cette « Missa Transfigurationis » en est l'exemple même !

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