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| Appréciation d'ensemble:  | Outil de traduction ~ (Très approximatif) | 
| Analyste: Ivan A. Alexandre encore les « danseries » françaises, par les vieux maîtres italiens toujours à la mode dans les années 1680. 
 Depuis l'intégrale de Robert King (Hyperion), ces « petits motets » d’outre‑Manche se font rares. Et quand ils se réveillent, le bon goût les maintient dans une sorte d'abstraction qu'autorisent le dénuement des effectifs comme la sévérité de la polyphonie. La Rêveuse ne l'entend pas ainsi. Dans When on my sick bed, la litanie des douleurs (« Fainting, gasping, tremblinq, crying, panting, groaning, speechless, dying »), dont les interprètes exaspèrent les dissonancas alla Gesualdo, pourra sembler aux uns stupéfiante, aux autres cocasse. Nul effet gratuit cependant. Chaque figure répond à une image, une idée ou un moment de l'âme. Souvent sombre, parfois en pleine lumière (Blessed is he that considereth the poor), imprévisible. 
 
    Les trois voix sont celles de 
    Jeffrey Thompson, Marc Mauillon et Geoffroy Buffière. Individuelles, 
    timbrées, quasi sans vibrato (ces grands accords tenus dans I was glad!), 
    elles se fondent moins qu'elles ne se répondent. Rien de choral en somme; 
    plutôt une communion du verbe, du rythme et de l'harmonie qui partagent la 
    même supplique dans la même langue (très claire malgré quelques 
    bizarreries). Du grand art. Une sonate et deux Divisions (ou 
    chaconnes) du gambiste morave émigré à Londres Godfrey Finger permettent à 
    la Rêveuse en chef Florence Bolton de prendre l'air en libérant le continuo 
    (théorbe, viole, orgue ou clavecin) sans briser le climat qu'elle impose à 
    l'album tout entier ‑ climat délicieusement morbide, jusqu'à la folie (With 
    sick and famish’d eyes dont le ténor Jeffrey Thompson n'est pas loin de 
    faire un numéro de cabaret berlinois). Effusion, sang et larmes dans la 
    chapelle de Charles II, sans jamais sacrifier le texte ni la forme. Ce n'est 
    pas si souvent. | |
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